Soudan: Khartoum émet des réserves sur les pourparlers de paix organisés par Washington

Une femme déplacée dans la région soudanaise du Darfour occidental en raison des combats.

L'armée soudanaise, en guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) a exprimé sa différence avec les États-Unis concernant les pourparlers de paix prévus mercredi 14 août 2024 à Genève. Cette position intervient suite à l'échec des discussions préalables souhaitées par l'armée et qui ont eu lieu ces derniers jours à Djeddah en Arabie Saoudite.

Le gouvernement soudanais souhaitait discuter avec les médiateurs américains des conditions de leur participation aux pourparlers de Genève. C'est Washington qui a appelé fin juillet à ce nouveau cycle de négociations, pour tenter d'acheminer l'aide humanitaire à une population soudanaise dans l'extrême nécessité et qui souffre de la famine dans certaines zones du pays. Des discussions ont donc eu lieu entre les deux parties entre vendredi 9 et dimanche 11 août.

Dimanche, sur sa page Facebook, le président de la délégation soudanaise à Djeddah, le ministre soudanais des Mines, Mohammed Abou Namo, annonce la fin des consultations préalables, sans accord sur la participation de la délégation soudanaise aux négociations de Genève.

Déception du gouvernement soudanais

Tard dans la soirée, le ministre des Médias, Graham Abdelkader, s'est exprimé au nom du gouvernement dans une allocution télévisée. Il a déclaré que la délégation soudanaise a constaté : « l'incapacité des États-Unis à pousser les milices rebelles [les FSR, NDLR] à s'engager à mettre en oeuvre la déclaration de Djeddah » et sur lesquelles les deux parties sont tombées d'accord il y a un an.

Khartoum insiste pour que l'armée soudanaise soit désignée par Washington comme le pouvoir légal face aux FSR et pour que les décisions issues de Djeddah soient appliquées, à savoir : le départ des FSR des villes et l'arrêt de leur expansion dans le pays, entre autres.

Le gouvernement soudanais a fait savoir également qu'il rejetait « tout nouvel observateur ou participant ». Les États-Unis ont insisté sur la participation des Émirats arabes unis en tant qu'observateur à ces pourparlers, alors même que l'armée accuse régulièrement Abou Dhabi de soutenir les FSR.

Pour leur part, les États-Unis ont indiqué lundi vouloir lancer cette semaine en Suisse les discussions sur le Soudan même en l'absence de représentants du gouvernement soudanais, qui émet de sérieuses réserves sur l'approche américaine concernant ces pourparlers.

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