Soudan: Washington presse l'armée soudanaise de venir participer aux pourparlers de Genève

Vue du camp de personnes déplacées d'Al Zahra à Wad Madani avant l'offensive des Forces de soutien rapide. Décembre 2023. Soudan.

Les pourparlers de Genève initiés par les États-Unis pour un cessez-le-feu au Soudan ont démarré ce mercredi 14 août et se poursuivent pour le deuxième jour sans la présence d'une délégation représentant le gouvernement et l'armée soudanaise.

Ces derniers protestent contre le format de ces pourparlers ainsi que sur la non-application des résolutions de Djeddah. Par contre, les forces de soutien rapide qui s'opposent depuis le 15 avril 2022 à l'armée sont présentes à ces pourparlers. L'Égypte, les Émirats arabes unis, l'Arabie Saoudite, la Suisse ainsi que l'Union africaine, y participent également.

Les États-Unis espèrent toujours faire venir une délégation de l'armée soudanaise à la table de discussions de Genève. Washington a annoncé la poursuite de ces pourparlers malgré l'absence de l'armée, mais veut obtenir des résultats tangibles. Elle continue d'exercer des pressions diplomatiques pour inciter l'armée soudanaise à venir à Genève. L'absence de cet acteur principal de la guerre au Soudan de ces pourparlers risque en effet de conduire à leur échec.

Ce jeudi 15 août, selon un communiqué du secrétariat d'État américain, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a appelé le chef du conseil souverain et de l'armée soudanaise pour lui indiquer la nécessité d'être présent à Genève, soulignant les répercussions négatives de cette absence sur la situation au Soudan.

L'armée soudanaise pose ses conditions

Le général al-Burhan a expliqué à son interlocuteur que son pays tient à dialoguer avec Washington, mais qu'il y a « des lignes rouges à ne pas franchir ». Il s'agit de l'application de l'accord de Djeddah, et le statut d'observateur accordé par Washington à Abu Dhabi, alors qu'elle est directement impliquée dans la guerre aux côtés des Forces de soutien rapide (ennemi de l'arme soudanaise), comme l'ont démontré des experts des Nations-Unies.

%

Reste que les pays participant à ces discussions, dans un communiqué commun, ont déclaré avoir mené des discussions pour soutenir le Soudan, faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire et appliquer les résolutions de Djeddah, réaffirmant toutefois la nécessité de la participation de l'armée à ces pourparlers.

Plusieurs propositions sont sur la table

Ces discussions visent à mettre sur pied un cessez-le-feu, élargir l'accès humanitaire et mettre en place un mécanisme de contrôle et de vérification pour garantir la mise en oeuvre de tout accord.

Concernant les mécanismes de contrôle, l'envoyé spécial américain a souligné qu'il y a « de nombreuses propositions » sur la table « qui sont à la fois locales et nationales ».

Bien que l'armée ait refusé pour l'instant de venir s'assoir à la table des discussions en Suisse, l'envoyé spécial américain considère que la réunion est un « succès » car elle a permis d'attirer l'attention internationale sur le Soudan.

Il a ainsi salué l'annonce faite par le général al-Burhan de rouvrir le point de passage frontalier d'Adre, entre le Tchad et le Darfour, fermé depuis plusieurs mois. « C'était une demande majeure depuis des mois pour acheminer l'aide humanitaire dans certaines des régions du Darfour les plus touchées par la famine et la faim », a expliqué Tom Perriello.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.