En décidant de porter sur les fonts baptismaux l'agence burkinabè de l'énergie atomique, le conseil des ministres du 14 août dernier, entend véritablement lever le principal obstacle à l'avènement d'une économie compétitive et d'une société moderne en vulgarisant l'énergie électrique par le biais d'une diminution de ses coûts jusque-là prohibitifs pour nombre d'investisseurs et de foyers burkinabè.
En optant pour l'énergie atomique, puis à terme pour celle thermonucléaire, cette occurrence ne sera plus bientôt une vue de l'esprit ou une chimère, si tant est que le partenaire choisi, la Russie par le biais de son agence nationale de l'énergie atomique (ROSTOM), a déjà fait ses preuves en la matière avec une fiabilité rarement mise en doute.
Techniquement, l'énergie atomique résulte de la fission contrôlée de l'uranium et du thorium à partir de laquelle on obtient ce qu'on appelle une réaction en chaîne qui dégage une énorme chaleur. C'est dire que cette énergie qui est entrée dans l'équipement industriel de toutes les nations occidentales n'est pas hors de portée de nos Etats qui disposent de compétences en la matière et qui ont l'avantage de disposer d'une part non négligeable de la production mondiale de l'uranium et du thorium.
La zone de l'AES, principalement le Niger, est un « océan » de la première matière, et, avec la concordance de vue sur les questions de développement socioéconomique des trois pays qui la composent, il n'y a pas lieu de parler d'utopie ou de folie des grandeurs comme souligné plus haut. Des pays qui hâteraient ainsi leur essor économique, d'où des tentatives vaines de casser cette belle dynamique pour les ramener dans l'ordre ancien, improductif et aliénant. Mais, la vision patriotique en cours rassure quant à un passage de cette énergie nucléaire à celle thermonucléaire, comme le compte-rendu du Conseil des ministres l'indique clairement.
Cette dernière est la résultante d'une masse d'uranium qui, en se désintégrant au sein d'une enceinte contenant une certaine variété d'hydrogène (deutérium ou tritium) engendre pendant un millionième de seconde, une température de l'ordre de 16 millions de degrés, comparable à celle qui règne au sein des étoiles chaudes, du soleil en particulier.
Dans un réacteur, c'est-à-dire dans une pile atomique, on peut déclencher une réaction en chaîne, l'intensifier et l'arrêter à une température aussi longtemps qu'on le désire tout cela à un coût raisonnable. Une très belle option donc qui ne devrait cependant pas entraîner la mise en veille des autres alternatives comme l'énergie hydraulique et celle solaire dont le Burkina Faso et les autres pays africains disposent à foison.
En effet, les réserves mondiales d'énergie hydraulique sont évaluées à 50 000 milliards de kwh par an dont 90% sont concentrées dans nos pays. Quant à l'énergie solaire, point besoin de s'attarder là-dessus, car comme dit le dicton, ce que les yeux voient, le devin n'a plus besoin de le dire. Telles sont les sources d'énergie dont nous disposons ou disposerons à terme pour faire du Burkina Faso l'eldorado voulu par les plus hautes autorités. Le développement en définitive n'est qu'une question de volonté.