Tchad: L'enfer des inondations

Un quartier de Ndjamena touché par des inondations, en août 2022. (archives)
analyse

Depuis fin juillet, le Tchad connait des pluies torrentielles aux conséquences désastreuses. La tendance devrait d'ailleurs se poursuivre jusqu'en septembre prochain, selon les météorologues.

Toutes les provinces du pays sont affectées. Même la capitale, N'Djamena n'échappe pas à la furie des eaux. Ce triste spectacle a été encore observé, le week-end écoulé. De fortes précipitations se sont abattues sur le Tchad, entrainant comme à l'accoutumée des dégâts matériels et humains non négligeables. Selon le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les pluies diluviennes enregistrées depuis juillet ont occasionné la mort de 72 personnes et fait 699 blessés.

Aussi, ont-elles détruit 62 000 maisons, avec plus de 700 000 sinistrés selon la même source. Il y a urgence à porter secours aux personnes affectées avec de la nourriture et des abris decents. Les questions d'eau, d'assainissement et d'hygiène doivent être également prises en compte, pour garantir un minimum vital aux sinistrés et prévenir les risques d'épidémies.

Le gouvernement tchadien, à travers le Comité national de gestion des inondations est fortement interpellé et se doit d'agir pour parer au plus pressé. Des efforts sont consentis pour relever le défi avec l'appui des partenaires, mais, il faut reconnaitre que les années se suivent et se ressemblent au Tchad en matière d'inondations. La tendance observée, et cela vaut pour d'autres Etats connaissant le même phénomène, est d'attendre de vivre ce type de situation pour commencer à se mouvoir.

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Une telle posture n'est pas gage d'efficacité. C'est à croire, que l'on a affaire au scénario du médecin après la mort. La lutte contre les inondations doit s'inscrire dans une vraie politique d'anticipation surtout que les raisons sont généralement connues. Une telle démarche peut permettre de prendre le dessus sur l'adversité, pour peu que de bonnes solutions et une organisation à la hauteur des attentes soient envisagées. « On a une équipe qui réfléchit sur tout ce qui est inondation et une autre équipe qui réfléchit à moyen et long terme pour pouvoir faire face aux inondations.

Il ne faut pas qu'on attende qu'il y ait sinistre ou inondation avant qu'on puisse interagir », comme l'a si bien dit, le deuxième vice-président du Comité national de gestion des inondations, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Habitat et de l'Urbanisme, Mahamat Assileck Halata. Dans le cas du Tchad, trois raisons principales semblent expliquer la survenue des inondations et il faut agir sur ces questions pour renforcer la résilience des populations à ce phénomène. Les spécialistes citent comme facteurs de risques d'inondations, une urbanisation à grande échelle non planifiée, la dégradation de l'environnement et le changement climatique.

Des réformes politiques prenant en compte ces préoccupations sont plus que jamais nécessaires pour préparer le Tchad à subir moins les conséquences des pluies diluviennes. On espère que les réflexions évoquées par le ministre de l'Aménagement du territoire iront dans ce sens, pour le bien-être des Tchadiens dont certains vivent actuellement la croix et la bannière.

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