La délégation représentant le gouvernement soudanais et qui devait rencontrer la délégation américaine au Caire, mardi 20 août 2024, a annulé son déplacement, alors que le secrétaire d'État américain Antony Blinken était présent sur place.

C'est le retour de l'envoyé spécial américain Tom Perriello à Genève mardi qui a fait annuler le déplacement enÉgypte de la délégation soudanaise. « En l'absence de l'envoyé spécial, il n'y a aucune utilité à se déplacer au Caire » a déclaré le gouvernement. La rencontre était prévue mardi, mais la délégation gouvernementale était toujours au Soudan.

Selon la presse soudanaise qui cite des sources diplomatiques, Tom Perriello exigeait le changement du chef de la délégation soudanaise, le ministre Mohamad Bachir Abou Nemmo. Pour l'envoyé spécial américain, ses positions sont trop strictes en ce qui concerne l'application des résolutions de Djeddah, signé en mai 2023.

Ces accords stipulent le retrait des Forces de soutien rapide (FSR) des villes et villages, ainsi que des habitations, des hôpitaux et des centres médicaux, qu'elles occupent. Les deux parties devraient également garantir la sécurité des civils.

La délégation soudanaise, qui n'a pas prêté attention aux exigences américaines, a appris au moment de quitter Port-Soudan, que l'envoyé spécial n'était plus au Caire. Finalement, les pourparlers de Genève qui se poursuivent n'auront servi qu'à l'ouverture de trois routes pour l'acheminement de l'aide humanitaire.

L'un de ces points de passage stratégique est celui de Adré, à la frontière entre le Tchad et le Darfour. Un poste-frontière qui était fermé par le gouvernement soudanais depuis le mois de février dernier pour des raisons sécuritaires et qui a été rouvert officiellement le jeudi 15 août.

Il s'agit de 6 000 tonnes de nourriture ainsi que des produits non alimentaires comme des fournitures médicales ou des abris en kit... parce que nous sommes en train de répondre à au moins une zone qui est confrontée à la famine et à d'autres zones aux conditions similaires où pourraient se trouver des populations très vulnérables

Théa Ollivier Ce matin, à Genève, les États-Unis, l'Égypte, la Suisse, et les Émirats arabes unis, en plus de l'Union africaine qui participent à ces pourparlers, ont dans un communiqué commun, appelé les deux parties à appliquer les résolutions de Djeddah. La situation humanitaire au Soudan est « la plus mauvaise au monde » en raison des affrontements qui empêchent l'arrivée d'aide humanitaire, a déclaré pour sa part Antony Blinken.