Ce mardi 27 août, le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez effectue un voyage de trois jours au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie, pour tenter de trouver des solutions sur la question migratoire.
Il s'agit de trois pays d'où partent de plus en plus de migrants en direction de l'archipel espagnol des Canaries. Pour cette seule année 2024, on recense déjà près de 23 000 entrées jusqu'à août, soit une augmentation annuelle de 126%. Il y a six mois, le même Pedro Sanchez s'était rendu pour le même sujet à Nouakchott et avait annoncé 180 millions d'euros d'aide.
La question migratoire est devenue cruciale en Espagne et le voyage du leader socialiste dans ces trois pays en est la preuve. Cruciale et préoccupante, principalement pour l'archipel des Canaries, qui voit une augmentation spectaculaire des arrivées de migrants depuis 2020, avec 125 000 entrées via des pateras, ces embarcations de fortune qui partent des côtes africaines.
Les migrants adultes sont acheminés sans grande difficulté vers la péninsule espagnole, mais c'est beaucoup plus compliqué pour les mineurs non accompagnés. Les infrastructures aux Canaries permettent d'en accueillir 2000. Or, ils sont actuellement 5 200, répartis dans 81 centres, qui manquent cruellement de moyens. La situation risque d'empirer, on parle de 7 000 adolescents supplémentaires d'ici l'hiver.
L'opposition de droite et la plupart des régions refusent de recevoir ces milliers de migrants de moins de 18 ans qui sont arrivés ou en passe d'arriver. L'objectif de Pedro Sanchez est donc de convaincre les gouvernements mauritanien, sénégalais et gambien de restreindre les départs. Mais d'ores et déjà, le leader socialiste sait qu'il lui faudra tenter de régler cette question très sensible dans son pays, avec une droite qui n'entend pas lui faire de cadeau dans ce domaine.