La situation sur les enlèvements avec rançon est un phénomène courant en Afrique. En effet, les kidnappings et les prises d'otages dans le but d'obtenir des fonds et des concessions se sont accrus sur le continent. C'est le cas du Nigéria, où le 15 août 2024, vingt étudiants en médecine ainsi qu'un médecin, qui se rendaient à une convention médicale, ont été enlevés dans l'est du pays.
Dans un communiqué publié le samedi 17 août 2024, la Fédération catholique des étudiants en médecine et dentaire nigériane (Fecamds) a exprimé sa désolation et sa compassion suite à ce fléau subi par les otages et les familles des victimes.
« Nous sommes en lien avec les familles afin d'assurer le retour de nos membres sains et saufs », a précisé la Fecamds.
Il faut noter que les rançons versées pour la récupération des otages servent à financer d'autres activités terroristes, ce qui fait croitre l'activité des groupes, multiplie le nombre des victimes et perpétue le problème.
Nonobstant le cas du Nigéria, sur la liste des pays africains touchés par le phénomène des enlèvements s'inscrit le Congo Kinshasa, l'Ethiopie et bien d'autres Etats.
D'après l'UNICEF, en République Démocratique du Congo, entre 2021 et 2022, le pays a enregistré le plus grand nombre de cas d'enlèvements, soit 730 enfants. A ce jour, le phénomène est toujours d'actualité et le nombre d'enlèvement bat son plein.
Au pays de Kabila, une ONG nommée la Voix des sans Voix met l'accent sur les enlèvements non reconnus par l'Etat et rappelle au gouvernement leur mission de protéger la population et affirme que « les cas d'enlèvements, dans les rues ou dans les transports en commun, demeurent une réalité à Kinshasa ».
Dolly Ibefo, Directeur exécutif de la Voix des sans voix estime que "Les victimes de cette situation se recrutent parmi les chauffeurs de taxi, les gens qui vont faire leurs affaires au grand marché, les gens qui sortent tôt pour aller au travail, ou qui rentrent tard à leur domicile, les barmen, les travailleurs d'hôtels, etc."
Les populations effrayées sous la psychose
Ces actes terroristes sont perpétrés par une multitude de groupes et d'acteurs du continent et compromettent les efforts déployés en vue du développement, de la sécurité humaine et de la consolidation de la paix.
Les enlèvements avec demande de rançon suscitent une profonde psychose au sein des populations touchées. Cette terreur sourde qui s'installe dans l'esprit des habitants crée un climat de peur et d'insécurité omniprésent. Les familles des victimes quant à elles vivent dans l'angoisse constante, ne sachant pas si leurs proches reviendront un jour sains et saufs. Les otages, eux, subissent des traumatismes profonds, souvent marqués à vie par cette expérience douloureuse.
Cette psychose affecte non seulement les individus directement impliqués mais aussi l'ensemble de la communauté. La méfiance s'installe, les déplacements se font avec précaution, et la vie quotidienne se trouve altérée par cette menace latente.
Les rançons des ravisseurs
Bien que la plupart des enlèvements soient motivés par un gain financier, les victimes sont parfois assassinées malgré le versement d'une rançon.
L'enlèvement d'une centaine d'étudiants universitaires, début juillet, se rendant dans la région de Amhara à Addis Abeba a fait sensation en Ethiopie.
Selon L'agence Fides ils ont été kidnappés par des guérilleros à Garba Guracha, dans la région de North Shoa, à environ 155 km de la capitale, dans la région d'Oromia.
Les ravisseurs, qui appartiendraient à l'Armée de libération de l'Oromo, ont intercepté trois bus dans lesquels voyageaient les étudiants. Les familles de certains des otages ont reçu des demandes de rançon de la part des ravisseurs (entre 8 000 et 17 000 USD), mais jusqu'à présent les otages n'ont pas été libérés.
Suite à cela, les autorités locales et les organismes internationaux se mobilisent pour lutter contre ce fléau et apporter un soutien psychologique aux populations touchées.