Difficile à éliminer. Les campagnes de réparation de la fistule obstétricale se poursuivent en milieu hospitalier, avec chaque fois des dizaines de patientes à opérer. Le nombre de femmes souffrant de cette pathologie handicapante ne diminue pas, selon le Dr Lucien Clarat Razafitahinjanahary, chef du bloc de chirurgie auprès du centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHUJRA). Il aurait même augmenté de façon significative depuis 2020.
« Les places sont toujours complètes lors de ces campagnes », a-t-il souligné vendredi, lors de la dotation de douze chaises capitonnées en cuir pour les garde-malades et de deux tabourets chirurgicaux au service d'urologie de cet hôpital, par le Groupe Filatex. « Nous avons offert ces chaises pour assurer le confort des garde-malades qui restent avec les malades à l'hôpital pendant vingt-et-un jours. Nous avons également remplacé les trois portes du bloc opératoire assigné au service de l'urologie afin qu'elles soient hermétiques », explique Tanteraka Rakotoarisoa, directeur de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) de ce groupe.
Cette année, près de soixante-dix femmes atteintes de cette lésion ont été opérées, dont vingt-quatre ont été prises en charge par le Groupe Filatex pendant leur hospitalisation. La majorité des femmes atteintes de la fistule obstétricale proviennent des milieux ruraux. Majoritairement démunies, elles attendent des campagnes de ce genre pour pouvoir être opérées.
La fistule obstétricale est évitable. « Si on veut la prévenir, il est important de sensibiliser les femmes enceintes à faire des suivis prénataux et à accoucher au sein d'une formation sanitaire », note le Dr Lucien Clarat Razafitahinjanahary. Un autre défi réside dans le rapprochement des centres de santé des populations. Certaines femmes enceintes doivent parcourir plusieurs kilomètres à pied pour accoucher.