Afrique: La Chine souhaite écouler ses technologies vertes sur le continent

Panneaux solaires

Le président chinois Xi Jinping a promis ce jeudi plus de 45 milliards d'euros de financement sur trois ans aux pays africains dans le cadre du 9e sommet Chine-Afrique. Cette somme vise à renforcer les échanges en infrastructures et commerce entre le géant asiatique et l'Afrique, avec un enjeu crucial : trouver un débouché pour ses technologies vertes.

Le vert pourrait être la nouvelle couleur des routes de la soie en Afrique, le projet pharaonique porté par le président Xi Jinping depuis 2013, également fortement critiqué pour son piège de la dette et ses menaces sur l'environnement.

Ces routes doivent être repeintes en vert pour redorer leur blason et la Chine veut « assurer le développement vert » du continent africain, tout en dépensant moins. Pékin ne peut plus déverser autant de milliards qu'auparavant du nord au sud de l'Afrique, pour cause de sérieux ralentissement de l'économie chinoise.

Trouver des débouchés

Derrière ce verdissement, il y a une stratégie cruciale pour Pékin : vendre ses technologies vertes aux pays africains. Car ses voitures électriques, batteries et autres panneaux solaires se heurtent toujours plus aux barrières douanières des marchés américains et européens, sur fonds de guerre technologique entre la Chine et l'Occident.

Ils ne pourront pas non plus acheter des milliards et des milliards de produits de technologies vertes

Marine Lebègue Pékin se tourne donc du côté de l'Afrique, même si ce continent ne peut pas constituer un marché alternatif à lui tout seul, explique Xavier Aurégan, chercheur spécialiste Chine-Afrique à l'université catholique de Lille : « À moyen terme, ça va être très compliqué parce que l'Afrique n'est pas "un grand marché" pour la Chine, c'est à peu près 4 % de ses échanges commerciaux. »

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Les parties africaines vont peut-être pouvoir tirer les prix vers le bas en les mettant en concurrence

Marine Lebègue La situation tendue avec l'Occident pourrait toutefois donner un levier aux pays africains pour faire baisser les prix. Mais il faudra des investissements beaucoup plus massifs pour entretenir ces technologies vertes sur le long terme et transformer durablement les systèmes énergétiques africains.

« Dans tous les cas, ça ne réglera pas les problèmes, structurels pour le coup, énergétiques en Afrique. Ce n'est pas quelques panneaux solaires et quelques batteries qui vont faire passer l'Afrique vers une dimension verte, et qui permettront de compenser les carences énergétiques », conclut le chercheur.

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