Le Premier ministre Ousmane Sonko, recevant hier, mercredi 4 septembre, les agents de la Primature a annoncé que l'Assemble nationale sera dissoute dans les prochains jours. Mieux, ajoute-t-il, la reddition des comptes sera engagée pour recouvrir les avoirs supposés acquis de manière illicite par d'anciens dirigeants dont trois voire quatre auraient déjà quitté le pays et d'autres interdits de sortir du territoire national.
Escalade ! Attaque frontale ! Gatsa Gatsa ! Aucun mot n'est de trop pour apprécier la tension politique qui règne au Sénégal, particulièrement entre le régime du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son opposition dirigée par le Benno Bokk Yaakar.
Tout est parti de la déposition sur le bureau du président de l'Assemblée nationale d'une motion de censure pour faire tomber le gouvernement du Premier ministre, Ousmane Sonko. Une annonce faite par le président du groupe parlementaire de BBY, Abdou Mbow quelques minutes avant le rejet du projet de loi modifiant la constitution pour supprimer le Haut Conseil des Collectivités Territoriales et du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
En réponse de cette décision, le chef du gouvernement qui recevait hier, mercredi 4 septembre, les agents de la Primature déclare : « nous avons entendu parler de motion de censure pour faire tomber le gouvernement. Il n'y aura pas de motion de censure. Il a des politiciens compléments dépassés par les évènements, appuyés par leur presse. Je peux vous assurer qu'il n'aura pas de motion de censure d'ici le 12 septembre ». Mieux selon Ousmane Sonko, « d'ici à cette date, ces gens (les députés) auront autre chose à faire que d'être députés à l'Assemblée nationale ».
Une menace à peine voilée qui deviendra virale dans les réseaux sociaux en quelques minutes. Mais Ousmane Sonko ne s'arrêtera là. Il annonce déjà que la machine sera mise en branle pour nettoyer les écuries d'Augias en réponse de l'affront subi lundi dernier.
«Le président de la République probablement aujourd'hui va prendre des décrets pour remercier les présidents de ces Institutions et bloquer leur fonctionnement pour qu'aucun centime de crédit ne puisse être dépensé dans le cadre de ces institutions », tonne-t-il.
Agir de la sorte répond « à résultats d'une étude sur la rationalisation des directions générales et des agences d'exécution qui a été finalisée ». L'attitude des députés qui se sont opposés à la dissolution de ces Institutions traduit à son avis, « qu'une opposition politicienne » d'une dissolution d'Institutions dont la pertinence de ces Institutions est sujette à débat. Cette opération prendra le temps nécessaire.
LA TRAQUE LANCEE CETTE SEMAINE
« Le débat dans la reddition des comptes va démarrer cette semaine même et va s'étaler au temps qu'il faudra ». Justifiant toujours cette traque annoncée, le Premier ministre estime que, « les gens ne peuvent se permettre n'importe quoi, à coups de milliards sur le foncier, le foncier bâti, les marchés publics et les marchés classés secret défense ». Le Chef du Gouvernement annonce que des personnes ciblées sont hors du territoire.
« Il a trois ou quatre qui se sont échappés, mais s'il faut les tirer par les orteils, nous irons les chercher. Nous prendrons toutes les dispositions pour que justice soit faite et que l'argent qui appartient au peuple soit ramené ».
Le fait que la reddition des comptes démarre en ce moment, « n'est pas une léthargie ou de la lenteur, mais nous prenions le soin de bien faire le travail ». Ousmane Sonko annonce que les poursuites seront engagées en masse. « Dans les jours à venir, c'est par dizaine qu'ils vont rendre compte ».