Soudan: Le pays rejette l'appel de l'ONU pour une force d'intervention «impartiale»

Une carte montrant l’emplacement de l’État de Sennar au Soudan.

Les autorités soudanaises - aujourd'hui basées à Port Soudan, à l'est du pays - ont vigoureusement rejeté samedi soir la proposition des Nations unies sur le déploiement d'une force « impartiale » de protection des civils.

Dans un communiqué, publié dans la nuit de samedi à ce dimanche 8 septembre, la diplomatie soudanaise a fermement contesté l'intégralité des recommandations du rapport du Conseil des droits de l'homme des Nations unies qui préconise un embargo sur les armes et la mise en place d'une force d'interposition. Pour le ministère des Affaires étrangères du pays, « le rôle » du Conseil des droits de l'homme devrait être de « soutenir le processus national plutôt que de chercher à imposer un mécanisme extérieur différent ». Sur ce motif, les autorités soudanaises accusent vigoureusement l'organisation d'être un organe politique illégal.

Pour les proches du général al-Burhan, ce sont les milices du FSR qui ciblent systématiquement les civils et les institutions civiles. Selon le rapport d'experts mandatés par le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies et publié vendredi 6 septembre « une série effroyable de violations des droits de l'Homme et de crimes internationaux dont beaucoup peuvent être qualifiés de crimes contre l'humanité » ont été commis. Et ces crimes sont imputables aux deux camps qui s'opposent depuis le 15 avril 2023 et le début de cette nouvelle guerre civile qui a causé la mort de dizaines de milliers de civils et le déplacement de plus de dix millions de Soudanais.

Joint par RFI, Roland Marchal, chercheur spécialiste de la corne de l'Afrique, est lui aussi sceptique sur le rôle d'une force d'interposition dans le pays. Il soulève le fait que, pour l'instant, au Soudan, il n'y a pas de négociations politiques entre les Forces loyalistes et les paramilitaires du FSR.

Pour lui, un nouvel acteur sur le terrain passera « beaucoup plus de temps à se défendre lui-même face aux menaces qui vont peser sur lui », une affirmation qui est l'une des principales critiques à l'encontre des missions de paix des Nations unies en Afrique.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.