La Banque africaine de développement, la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le Service forestier des États-Unis (USFS) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ont organisé conjointement, du 26 au 30 août 2024 à Brazzaville, en République du Congo, un atelier de formation régional sur le suivi des Contributions déterminées au niveau national (CDN) et l'appui à la préparation du Rapport biennal sur la transparence (Biennal Transparency Report, BTR de son acronyme en anglais).
L'atelier avait pour objectif de former des participants issus de onze pays d'Afrique centrale à la préparation du BTR, une étape cruciale vers la mise en oeuvre des Contributions déterminées au niveau national de l'Accord de Paris sur le climat. En vertu du Cadre de transparence renforcé (Enhanced Transparency Framework, ETF de son acronyme en anglais), les parties à l'Accord de Paris sont tenues de soumettre ces rapports de transparence (BTR) tous les deux ans, la première soumission devant intervenir au plus tard le 31 décembre 2024.
« Les pays sont convenus de maintenir l'élévation des températures mondiales en dessous de deux degrés Celsius, mais le dernier rapport du PNUE révèle un écart croissant entre nos objectifs et la réalité de la hausse des émissions », a alerté, dans une prise de parole en ligne, Mme Arlette Soudan-Nonault, ministre congolaise de l'Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo. « Cette situation est loin des objectifs de l'Accord de Paris et souligne la nécessité urgente de réduire les émissions d'ici à 2030 », a-t-elle appelé.
Dans un message vidéo, Mukhtar Babayev, ministre de l'Écologie et des Ressources naturelles de l'Azerbaïdjan, et président désigné de la COP 29, a souligné l'importance de la transparence dans l'action climatique. « Compte tenu du peu de temps qu'il nous reste, il est crucial d'accélérer les efforts pour veiller à ce que ces soumissions soient achevées dans les délais impartis. Pour montrer l'exemple, le gouvernement de l'Azerbaïdjan travaille avec diligence pour soumettre son propre BTR avant la COP 29 », a-t-il indiqué.
L'ambassadeur Bandoukiu Hambuli, représentant Gilberto da Piedade Verissimo, président de la Commission de la CEEAC, a souligné l'importance de l'atelier pour le renforcement des capacités d'intervention sur le changement climatique dans la région. Il espère que cette collaboration régionale ouvrira la voie à une coopération plus poussée.
Davinah Milenge Uwella, coordinatrice principale de programme au sein du Département du changement climatique et de la croissance verte de la Banque africaine de développement, a réaffirmé l'engagement de l'institution en faveur de ces efforts de transparence climatique. « Notre institution, la Banque africaine de développement, s'est résolument engagée à soutenir ces efforts. Notre stratégie 2024-2033 pour la Banque place l'action climatique au coeur de ses préoccupations, avec un engagement ferme à mobiliser 25 milliards de dollars de financement pour le climat d'ici à 2025. Nous reconnaissons que la création d'un environnement propice avec nos pays membres régionaux est essentielle pour atteindre ces objectifs, et nous sommes déterminés à renforcer les capacités nécessaires pour garantir le succès », a-t-elle affirmé.
Tibor Lindovsky, chargé de programme du Groupe consultatif d'experts au sein de l'Unité d'appui de l'ETF à la CCNUCC, a exprimé l'engagement de l'institution à soutenir les pays dans les dernières étapes de la préparation de leurs BTR. « Chaque pays entame ce processus à un stade différent, mais nous ne pouvons pas laisser le mieux être l'ennemi du bien », a-t-il déclaré.
L'atelier de formation régional de Brazzaville s'inscrit dans le cadre d'une initiative plus large visant à former 106 experts, et marque une avancée significative dans les efforts de transparence climatique de l'Afrique centrale.
Des sessions supplémentaires se tiennent du 9 au 11 septembre 2024 à Nairobi et au Togo, auxquelles participent 41 autres pays africains. Alors que le compte à rebours de la COP 29 se poursuit, les engagements et les actions initiés lors de cet atelier joueront un rôle essentiel dans la définition des contributions de l'Afrique centrale aux objectifs climatiques mondiaux.