Le Ghana connaît sa plus forte croissance économique depuis cinq ans, selon le dernier rapport du service national des statistiques. Une bonne nouvelle pour ce pays en défaut de paiement depuis 2022, bénéficiaire d'un programme d'aide du Fonds Monétaire International. Cependant, il n'y a pas de quoi espérer une réelle sortie de crise.
Plus 6,9%, c'est la hausse du PIB Ghanéen pour le deuxième trimestre 2024. Un signal positif, mais pas nécessairement durable puisque « le taux de chômage continue d'augmenter et les taux d'intérêts restent haut ». « Dans ce système, seul le gouvernement attire des fonds. Quand une économie se développe, la croissance doit être respectueuse des personnes. Elle doit créer de l'emploi », selon Lord Mensah, économiste à l'université du Ghana.
L'autre problème que pose cette forte croissance, c'est le rôle central joué par le secteur minier et l'extraction de carrières, en augmentation de près de 15% en un an - 23% rien que pour la filière de l'or -.
« Si c'est le secteur de l'or, et l'extraction de carrière qui porte votre croissance et que vous délaissez donc vos réserves d'eau ou autres, cela va revenir vous hanter dans le futur. Pouvez-vous imaginer une croissance économique de 6,9% par an et un pays qui se retrouve dans une telle situation qu'il doit importer de l'eau ? », interroge l'économiste.
Lord Mensah l'assure : tant que le Ghana, en défaut de paiement depuis 2022, n'aura pas payé sa dette extérieure, il sera difficile d'évaluer l'état réel de l'économie. Des accords de restructuration sont, eux, actuellement négociés entre le gouvernement et ses créanciers, pour une signature éventuelle à la fin du mois de septembre.