Tunisie: Consternation de la société civile suite à un projet d'amendement de la loi électorale

Une manifestation contre le président Kaïs Saïed (photo d’archive).

Emoi, depuis vendredi 20 septembre, dans la société civile tunisienne après que l'on a appris que des députés préparaient un projet de loi visant à modifier la loi électorale et ce, alors que la campagne pour la présidentielle a débuté. Une volonté d'ajustement qui n'est pas sans arrière-pensées pour certains observateurs de la vie politique tunisienne.

Un « un scandale », une « absurdité », une « fraude »... les juristes et membres de la société civile tunisienne ne mâchent pas leurs mots pour décrire leur stupéfaction, suite à l'annonce d'un projet de loi visant à amender la loi électorale à, un peu plus de deux semaines, du scrutin présidentiel.

L'initiative émane de trente-quatre députés. Ils proposent qu'en cas de litige, la validation de l'élection présidentielle soit désormais actée par la Cour d'appel de Tunis et non, comme c'est le cas maintenant, par le Tribunal administratif.

Pour rappel, le Tribunal administratif - que ces députés veulent sortir de l'équation - avait validé les candidatures de trois autres prétendants à Carthage en plus des trois en lice actuellement, une demande rejetée par l'instance en charge d'organiser l'élection et qui laissait présager une possible invalidation, par le Tribunal administratif, des résultats de l'élection présidentielle à venir.

Un nouveau moyen de se faire réélire ?

Si les amendements sont adoptés, avant l'échéance du 6 octobre, cette éventualité s'éloignera, le pouvoir exécutif ayant davantage la main sur la justice traditionnelle que sur le tribunal administratif, de l'avis de certains analystes.

Les mêmes observateurs voient, dans ce projet de réforme, un nouveau moyen d'assurer la réélection, sans contestation, de Kaïs Saïed, l'actuel locataire de Carthage.

Plusieurs associations et partis tunisiens ont déclaré « l'état d'urgence populaire » et ont appelé à manifester, demain dimanche 22 septembre, à Tunis, contre ce qu'ils estiment être une dérive du pouvoir.

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