Tunisie: Une manifestation organisée à Tunis contre un projet d'amendement de la loi électorale

Une manifestation contre le président Kaïs Saïed (photo d’archive).

Convoquée en urgence dimanche 22 septembre à Tunis, la manifestation visait à protester contre l'annonce d'un projet d'amendement de la loi électorale en pleine campagne pour la présidentielle du 6 octobre. Le texte en question entend délester le tribunal administratif de son rôle d'arbitre en cas de litige post-électoral.

La mobilisation a été décidée en urgence par un collectif de partis et d'associations qui s'inquiètent d'une élection jouée d'avance. Dimanche 22 septembre, une manifestation a eu lieu à Tunis pour protester contre l'annonce, deux jours plus tôt, d'un projet d'amendement de la loi électorale alors que la campagne pour la présidentielle du 6 octobre bat son plein. Vendredi 20 septembre, 34 députés ont effectivement proposé l'instauration d'un texte qui prévoit de délester le tribunal administratif de son rôle d'arbitre en cas de litige post-électoral.

Parmi les manifestants présents dans le cortège, cette ancienne étudiante en droit - qui dit avoir eu l'actuel président Kaïs Saïed comme enseignant - n'a pas de mots assez durs contre son ancien professeur : « Il a fait un braquage et s'est emparé de tous les pouvoirs ! Kaïs Saïed ne croit en aucune force vive, en aucun partenaire - qu'il vienne du peuple, des partis, de la société civile ou de l'opposition. Il se prend pour un prophète sur Terre ! » vitupère cette Tunisienne aujourd'hui devenue fonctionnaire.

Les protestataires voient dans la présidentielle une mascarade électorale

Originaires de Monastir, à près de 200 kilomètres de la capitale, deux sexagénaires qui préfèrent rester anonymes racontent, elles, les difficultés qu'elles ont rencontrées pour pouvoir participer à la manifestation : « Il n'a pas été facile d'accéder au lieu du rassemblement, expliquent-elles. La police nous a fait faire des détours : "Allez par-ci, allez par-là, arrêtez vous"».

Alors que la foule scande : « Kaïs, ô dictateur, ton tour viendra », tous les protestataires voient dans la présidentielle à venir une mascarade électorale. Près de 14 ans après la révolution tunisienne, cette psychologue, en particulier, trouve la pilule difficile à avaler : « On est censé avoir fait une révolution pour accéder à un peu plus de démocratie et pour sortir de l'arbitraire mais malheureusement, on est dans une situation encore pire qu'avant ! », déplore-t-elle.

À deux semaines du scrutin, les ONG et les partis encore actifs dans le pays promettent de descendre à nouveau dans la rue pour protester contre ce qu'ils appellent le retour de la dictature.

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