Des dirigeants africains se réunissent pour lutter contre la dégradation des terres et la désertification lors de la session extraordinaire de la CMAE

19 Septembre 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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La Banque africaine de développement, la Commission de l'Union africaine, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) ont réuni, à Abidjan, les ministres africains de l'Environnement pour adopter la Déclaration d'Abidjan, un engagement à lutter conjointement contre la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse en Afrique.

La 10e session extraordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (CMAE), qui s'est tenue du 3 au 6 septembre 2024 dans la capitale économique de la Côte d'Ivoire, a servi de plateforme pour générer une dynamique politique et garantir un financement et des partenariats essentiels afin de relever ces défis environnementaux urgents. Les principales discussions ont porté sur quatre domaines politiques essentiels : atténuer les sécheresses en Afrique ; renforcer les ambitions pour atteindre les objectifs de neutralité en matière de dégradation des terres ; promouvoir les opportunités de restauration des écosystèmes ; et renforcer les partenariats pour la mise en oeuvre et la mobilisation des ressources.

Le dialogue ministériel devrait façonner les stratégies de l'Afrique en matière de financement, de capital naturel et de réponse aux défis marins et côtiers en amont de la COP 16 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), qui se tiendra du 2 au 13 décembre 2024 à Riyad, en Arabie saoudite.

Dans son discours d'ouverture, le Premier ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé, a souligné « un déséquilibre très préoccupant. Nous devons rester informés afin d'apporter des réponses à nos préoccupations, et en particulier à la communauté internationale, qui s'inquiète de l'impact très négatif du changement climatique sur nos activités économiques, humaines et sociales. Quelques exemples montrent que le changement climatique affecte plus de 100 millions d'hectares de terres chaque année. »

Pour Osama Ibrahim Faqiha, vice-ministre saoudien de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture et conseiller auprès de la présidence de la COP 16 à Riyad, « élever les ambitions de l'Afrique dans la lutte contre la dégradation des terres va dans le sens du message que nous souhaitons faire passer lors de la COP 16. Il est crucial que les terres soient prioritaires dans les efforts mondiaux contre la sécheresse, la famine, la hausse des émissions de carbone et les migrations forcées -- des questions qui ont trop souvent été mises de côté. »

La Déclaration d'Abidjan, adoptée le 6 septembre dernier lors de la CMAE, reflète l'engagement des gouvernements africains à relever les défis de la désertification et de la dégradation des terres. Plus de 65 % des terres du continent sont touchées par la dégradation, ce qui affecte 400 millions de personnes.

Kevin Kariuki, vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement, chargé de l'Électricité, de l'Énergie, du Climat et de la Croissance verte, a mise en avant l'importance de ce dialogue ministériel. « La session d'aujourd'hui est l'occasion de faire le point sur les progrès réalisés par l'Afrique depuis la COP 15 en mai 2022. Les défis de la dégradation des terres et de la sécheresse sont pressants, et nous sommes déterminés à trouver des solutions urgentes dans le cadre de la mise en oeuvre de notre Stratégie décennale 2024-2033 », a déclaré M. Kariuki.

Anthony Nyong, directeur du Changement climatique et de la Croissance verte à la Banque africaine de développement, a appelé à changer de discours concernant les défis de l'Afrique. « Le partenariat est essentiel pour s'attaquer aux problèmes complexes de la dégradation des terres, de la sécheresse et de la désertification. Nous devons adopter une approche intégrée et durable, en donnant la priorité aux investissements dans les pratiques foncières durables et la résilience climatique. Cependant, le discours dominant sur la vulnérabilité et le sous-développement occulte les opportunités climatiques et décourage l'investissement privé. », a constaté M. Nyong.

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