Pour sa première visite en terre africaine, en tant que président des Etats-Unis, et en fin de mandat, Joe Biden a choisi l'Angola.
Joe Biden séjournera en Angola du 13 au 15 octobre. Le choix de l'Angola comme première destination montre l'influence croissante de ce pays riche en pétrole et bénéficiaire d'un des plus importants investissements américains dans des infrastructures en Afrique. L'objectif de Joe Biden est de consolider la place de Washington auprès de Luanda et de contrebalancer l'influence chinoise, le premier partenaire commercial du pays.
Le président américain mettra l'accent sur la réhabilitation du corridor ferroviaire de Lobito de 1300 kilomètres, reliant le port angolais de Lobito à la région de Lubumbashi, en RDC, zone de production majeure de cuivre et de cobalt. Un projet qualifié comme le « plus important investissement américain de tous les temps dans le rail africain », selon le président américain.
Une course au contrôle des voies d'exportations des ressources
Dans ce projet, les États-Unis et l'Europe se sont alliés, mobilisant déjà 630 millions d'euros pour la rénovation du tronçon très dégradé du côté de la RDC. Initialement porté par Pékin avec un investissement de plus de deux milliards de dollars pour réhabiliter la voie, côté angolais, ce projet permettra d'exporter les minerais via la côte ouest.
Le consortium européen a retourné la situation, se faisant ravir le contrat d'exploitation. Pour contrer cette offensive occidentale, Pékin a proposé de relancer la ligne historique Tazara pour permettre l'exportation des minerais congolais et zambiens par la côte EST, via la Tanzanie. Les États-Unis proposent désormais de prolonger le couloir de Lobito vers Dar es Salaam, capitale économique de la Tanzanie.
Un positionnement américain qui illustre « la course au contrôle, non seulement des ressources, mais surtout des voies d'exportation de ces ressources », a déclaré le chercheur Thierry Vircoulon. La Chine est de loin le premier partenaire commercial de l'Angola avec près de 60 % des échanges.
Pour Washington, il s'agit d'un interlocuteur stratégique à conserver, d'autant que ce pays d'Afrique centrale est le deuxième exportateur de pétrole brut du continent. Il s'agit également d'un État africain qui reste ouvert à des accords commerciaux avec les capitales occidentales contrairement à un nombre grandissant d'États qui préfèrent se tourner vers de nouveaux alliés.