Le choix de l'Angola pour le premier voyage en Afrique de la présidence de Joe Biden montre l'influence croissante du pays bénéficiaire d'un des plus importants investissements américains dans des infrastructures sur le continent.
Lors de son séjour en Angola du 13 au 15 octobre, le président américain visitera le chantier de réhabilitation de la voie ferrée reliant le port angolais de Lobito à la République démocratique du Congo et la construction d'un embranchement vers la Zambie. Les 1300 km de rails achemineront sur la côte atlantique des ressources cruciales pour l'économie mondiale - cuivre et cobalt notamment - depuis les deux pays.
En recevant en décembre son homologue angolais Joao Lourenço à la Maison Blanche, Joe Biden avait qualifié ce projet - également soutenu par l'Union européenne - de "plus important investissement américain de tous les temps dans le rail africain". Ex-colonie portugaise, le pays lusophone de 37 millions d'habitants est le deuxième exportateur de brut africain, derrière le Nigeria, selon les chiffres de l'Agence internationale de l'Energie (AIE).
Mais la huitième économie d'Afrique, en termes de PIB selon le FMI, l'Angola souffre néanmoins d'un chômage élevé. Selon la Banque mondiale, 58% des jeunes angolais étaient sans emploi en 2023. Aujourd'hui l'Angola diversifie ses partenariats internationaux et entend également peser au niveau régional, en témoigne sa médiation dans le conflit entre Kinshasa et la rébellion du M23 - que Kigali est accusé de soutenir - dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), laquelle a abouti à un récent cessez-le-feu. Paix et sécurité, renforcement de la démocratie seront au menu des discussions du président américain à Luanda, a annoncé la Maison Blanche.
Mais la priorité reste le projet ferroviaire que Washington dit envisager d'étendre vers l'Est jusqu'à l'océan Indien, tandis que Pékin s'est engagé en septembre à réhabiliter la Tazara, ligne ferroviaire ouverte en 1976 et reliant la Zambie au port tanzanien de Dar es Salaam.