La 4éme consultation des femmes leaders sur la masculinité positive s'est ouverte à Dakar ce lundi 07 octobre 2024. Sous le thème « Rédiger une convention pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles », les femmes leaders africaines se sont réunies dans l’optique de mettre en œuvre la campagne de l’Union Africaine pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles.
Cette rencontre, prévue jusqu'au 8 octobre est organisée en collaboration avec le Réseau des Femmes Leaders Africaines (AWLN), le Gouvernement du Sénégal, le PNUD et ONU Femmes. En effet, l'objectif principal de cette consultation est de garantir une participation active des femmes leaders africaines dans le processus d'élaboration de la Convention de l'UA et d'assurer que leurs voix et leurs perspectives soient pleinement prises en compte.
A cet égard, les délégations des femmes leaders venues des 5 régions du continent ont été présentes à cette rencontre dont le but ultime est de mettre fin aux violences à l’égard des femmes et des filles à travers l’Afrique. « Votre présence ici, en terre de la Teranga, témoigne de l’importance de cette cause qui nous réunit tous » a déclaré Mme Coumba Mar Gadio, présidente de AWLN Sénégal.
Selon elle, le fléau des violences faites aux femmes et aux filles continue de ravager nos communautés. C’est dans cette optique qu’elle a mentionné une étude de l'Organisation Mondiale de la Santé de 2021 qui révèle que «65% des femmes en Afrique centrale et 40% des femmes en Afrique de l'Ouest ont subi des violences physiques ou sexuelles durant leur vie ».
« Ces réalités, qu’aucune société ne peut ignorer nous rappelle l’urgence de nos actions », souligne la présidente de AWLN Sénégal. C'est pourquoi, ajoute-t-elle, la convention de l'Union africaine, que « nous discutons aujourd'hui, marque un tournant historique. Elle est le résultat des décennies de plaidoyer, de dialogue et de consultations avec divers acteurs, allant de la société civile aux leaders religieux et traditionnels, en passant par les jeunes et les universitaires ».
En effet, Mme Bineta Diop, l’envoyée spéciale de l’UA pour les femmes, la paix et la sécurité, l’a rejoint en mettant en exergue l’importance de la convention. Selon elle, un tel instrument juridique va justifier une large ouverture de la consultation sur tous les segments de la société pour garantir son élaboration, la pertinence et l’efficacité escomptée.
« C’est donc dans le creuset de la pluralité des intelligences et des compétences techniques et professionnelles apportées par les femmes de toutes catégories, membres du gouvernement, juristes, universitaires et surtout les jeunes que se dessineront les premiers contours de cette convention qui nous tient en haleine depuis la prise de conscience de la masculinité positive », a déclaré Mme l’envoyée spéciale de l’UA pour les femmes, la paix et la sécurité.
Dès lors, Mme Dorcas Bwalelo, présidente du caucus des jeunes d’AWLN RDC, s’est exprimée à l’aube de ce qu’elle appelle « une nouvelle ère historique consacrée aux droits des femmes et des filles africaines ». « Nous représentons toutes les générations et élevons une voix unanime pour dénoncer les violences faites aux femmes et aux filles », a-t-elle indiqué. A l’en croire, leur présence à cette consultation en tant que jeunes, marque une étape décisive de leur lutte contre le fléau.
Dans son allocution, elle a porté une attention particulière à toutes ces femmes et filles qui ont vu leur rêve brisé à cause des discriminations telles que les viols, les violences conjugales, les mutilations génitales et les mariages précoces et forcés. Par conséquent Mme Bwalelo de déclarer que « nous jeunes générations, portons le flambeau de l’espoir d’un avenir ou chaque femme sera libre et épanouie ».
Par ailleurs, la ministre de la Famille et des Solidarités du Sénégal Mme Maïmouna Dieye, a magnifié la tenue de cette rencontre au pays de la Teranga. Pour elle, cette convention marque un pas décisif dans l’effort collectif des dirigeants et femmes leaders du continent pour mettre fin au phénomène recrudescent de la violence et ses conséquences négatives sur la vie des femmes et des filles.
« Cette consultation qui est une étape importante du processus d’élaboration du projet de convention est une opportunité inédite pour les femmes leaders de donner leur avis sur cet instrument juridique qui garantit toutes les mesures de protection des femmes et des filles contre les violences », a souligné Mme le ministre de la Famille et des Solidarités.
Pour rappel, lors du 37e Sommet de l'UA en février 2024, les Chefs d'État ont réaffirmé leur détermination à finaliser cette convention d'ici février 2025, marquant ainsi une étape clé dans la protection des droits des femmes et des filles sur le continent. En parallèle, une campagne à l'échelle du continent a été lancée pour sensibiliser, mobiliser et garantir une appropriation communautaire des efforts de lutte contre la violence à l'égard des femmes et des filles.