L'adoption de la Convention de l'Union africaine sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes et des filles (AU-CEWAVG) a été au cœur de la Réunion du Réseau des femmes leaders africaines (AWLN) sur la masculinité positive ce 08 octobre 2024 à Dakar. En effet, la convention prend en compte les préoccupations des femmes africaines qui sont allées à la rencontre des organes des droits humains afin que l'adoption puisse être facilitée.
C'est également un instrument juridique complet pour la prévention et l'élimination de toutes formes de violence à l'égard des femmes et des filles en Afrique. La Convention est actuellement en cours d'élaboration, ce qui permet de consulter les différentes parties prenantes et les citoyens africains.
Il faut noter que ces femmes leaders ont besoin de toutes les parties prenantes pour les suivre dans ce projet, c'est-à-dire les gouvernements, les organismes internationaux, les chefs religieux et traditionnels, la société civile entre autres.
Selon l'Envoyée spéciale de l'UA pour les femmes, la paix et la sécurité Mme Bineta Diop, la première réunion aura lieu en fin de ce mois en présence de la Ministre de la Famille et des Solidarités du Sénégal qui étudiera le document avec son expert. A l'en croire, l'adoption de la convention sera un plus pour le Sénégal qui a manifesté sa volonté de l'avoir.
Ceci pour dire que « tout le monde a été consulté dans ce processus-là. Et de ce fait, ils voient que c'est une demande du peuple par rapport à cette convention » ajoute-t-elle.
Par ailleurs, des comités en charge de l'adoption de la convention sont annoncés, parmi eux une commission qui gère les questions du droit international. Car mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles en Afrique nécessite une approche juridique bien déterminée.
Une fois validée, la convention sera soumise aux Etats membres, notamment à tous les ministères en charge du genre et des affaires étrangères, des ambassadeurs et à la Commission de l'UA pour des négociations entre eux.
L'empreinte d'AWLN dans le processus d'adoption et de la mise en œuvre
Cette rencontre a été marquée spécialement par une activité que les femmes ont faite dans le but de trouver des stratégies qui peuvent influer sur l'adoption de la convention.
Parmi ces stratégies, elles ont mentionné le fait de développer une campagne de plaidoyer, de lobbying en faveur de la personne qui prendra en compte tous les alliés. Il ne s'agira pas seulement de faire une campagne médiatique au niveau des réseaux sociaux mais surtout d'aller vers les personnes clés, qui sont dans le secteur privé, les forces religieuses, la société civile et surtout les politiques.
A cela s'ajoute l'identification des cibles au niveau exécutif notamment le Président, la Primature, le ministère des Affaires Etrangères, le ministère de la Famille et des Solidarités, les ambassades, les organisations bilatérales parce que selon les femmes leaders, elles ont une influence au niveau des décideurs.
Ensuite, une autre stratégie qu'elles ont annoncée, c'est d'organiser des séries d'audience avec ces décideurs là et de les appeler dans un objectif de procréation. Il y a aussi le fait de cibler des alliés au niveau du parlement pour la ratification effective. « Si toutefois, on n'a pas cette ratification effective, c'est de là qu'on adopterait une stratégie de plaidoyer communautaire pour qu'il y ait cette ratification » ont-elles indiqué.