À l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation ce mercredi 16 octobre, le Sierra Leone organise un rassemblement de deux jours dans la région de Kaliahun, à l'est, pour sensibiliser le public et favoriser une alimentation saine et locale. L'autosuffisance alimentaire est au coeur d'un programme phare du gouvernement intitulé Feed Salone. Ce programme ambitieux, financé par plusieurs bailleurs internationaux, dont la banque mondiale, souffle sa première bougie aujourd'hui.
« Manger des produits frais et locaux » c'est la promesse du gouvernement sierra-léonais dans sa stratégie Feed Salone.
Parmi les changements, un an après son lancement : l'introduction des outils agricoles modernes. C'est ce que retient Nasu Kposowah, agricultrice de Torma Bum, une région rizicole dans le sud de la Sierra Leone. « Nous avions l'habitude d'utiliser la faucille et des couteaux, pour récolter le riz. On faisait appel à des gens pour nous aider, et à la fin de la journée, on était obligé de partager le riz avec eux, car ils avaient aidé pour la récolte. Aujourd'hui, je ne suis plus dépendante des hommes puisque je suis capable de produire de grandes quantités de riz moi-même et je peux les commercialiser. Avant le programme, je produisais dix sacs, maintenant, j'espère produire 20 sacs ou davantage. »
Le gouvernement de Julius Maada Bio mise sur plusieurs axes pour lutter contre l'insécurité alimentaire : il prévoit notamment d'augmenter l'irrigation des terres, de les rendre moins tributaires des effets du changement climatique et d'améliorer l'accès aux financements.
Formation et soutien technique
Autre aspect, la formation, Keith Hassan Turay, un chef du village dans le district de Kambia dans le nord-ouest du pays, a pu voir les résultats : « Beaucoup d'agriculteurs étaient dispersés, la technologie n'était pas disponible, il n'y avait pas de soutien, mais la différence aujourd'hui, c'est que nous bénéficions d'une formation appropriée et d'un soutien technique, même s'il n'est pas suffisant, mais pour l'instant, nous sommes suffisamment engagés pour que nous obtenions une alimentation adéquate dans ce pays ».
Si la production nationale de riz, principale denrée alimentaire de la Sierra Leone, a augmenté de 15 %, cette hausse ne suffit pas pour permettre aux agriculteurs de vivre. Nombre d'entre eux dépendent encore des importations, qui coûtent à la Sierra Leone plus de 200 millions d'euros par an, selon la Banque mondiale.