L'audition du vice-président kényan, Rigathi Gachagua, a débuté ce mercredi 16 octobre 2024, au Sénat. La semaine dernière, l'Assemblée nationale a voté à une large majorité sa destitution pour violation de la Constitution, sédition, incitation à la division ethnique et corruption. Hier, une haute cour de justice a rejeté tous les recours présentés par le vice-président pour suspendre ce processus. Le Sénat représente donc sa dernière chance.
C'est une véritable épreuve pour le vice-président qui sera sur le grill durant deux jours. Depuis 10h30, l'audience est consacrée à la présentation des charges retenues contre lui et de leurs preuves. Et il y en a beaucoup : des dizaines de témoins seront entendus, des milliers de pages de documents seront auscultés.
Dans ce combat, Rigathi Gachagua n'est pas seul. Une équipe d'environ vingt avocats se tient à ses côtés, contre-examinant chaque élément du dossier. Les questions des sénateurs ne commenceront que ce soir.
Mais le vice-président a-t-il une chance d'inverser la vapeur ? Lui, en tout cas, y croit, car le Sénat est plus divisé que l'Assemblée nationale. Ce matin, Kalonzo Musyoka, ancien vice-président de Mwai Kibaki et aujourd'hui à la tête du Wiper Democratic Movement, parti d'opposition, a annoncé son rejet de cette destitution.
De plus, des craquelures commencent à apparaître dans l'alliance de circonstance entre la coalition présidentielle Kenya Kwanza et le principal parti d'opposition, l'ODM (Mouvement démocrate orange). Selon le sénateur Richard Onyonka, de l'ODM, les débats à l'Assemblée nationale la semaine passée relevaient plus du lynchage que de l'exercice démocratique. Il attend donc de voir les preuves.
Il faut une majorité des deux tiers au Sénat pour que la destitution passe. Le vote aura lieu demain soir.