L'immigration est à l'agenda du Conseil européen qui se déroule à Bruxelles jusqu'à vendredi 17 octobre. Entre remise en cause du droit d'asile, accélération des expulsions ou ouverture de centres de rétention dans des pays tiers, ces nouvelles propositions promettent un durcissement des règles européennes. Elles émanent notamment d'Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, signant un nouveau tour de vis migratoire. Or, beaucoup se plaignent déjà des critères trop stricts pour obtenir le visa Schengen, comme les Marocains.
Ahmed a 14 ans. Après les cours dans son collège de Tanger, au Maroc, il fréquente assidument le centre culturel de son quartier et pratique le théâtre. Depuis des années déjà, il prépare un éventuel départ en Espagne ou en France. « Je veux vraiment partir, car je veux évoluer, m'améliorer, étudier. Ici au Maroc, c'est plus compliqué, le niveau n'est pas bon, j'apprendrai mieux là-bas et il y a davantage d'offre d'emplois », estime-t-il.
Des jeunes comme Ahmed se comptent par milliers au Maroc. Mais tous ne parviennent pas à obtenir le fameux visa pour étudier, travailler ou visiter l'Europe. Le Maroc est le deuxième pays au monde qui compte le plus grande nombre de rejets pour les demandes de visas vers la France. Certains tentent la traversée irrégulière.
Un habitant de Fnideq, une ville au nord du pays, a été témoin le mois dernier d'une tentative de passage en force vers l'enclave espagnole de Ceuta. Plus de 3 000 jeunes marocains ont tenté de rejoindre le minuscule territoire européen.
« Je comprends ces jeunes, parce que c'est trop dur pour eux ici, il n'y a pas de possibilité de faire de bonnes études, ni de gagner correctement sa vie, donc ils souffrent ici. Mon propre fils a passé illégalement la frontière, il est à Madrid maintenant », constate-t-il.
En 2021, la France avait déjà décidé de réduire de moitié le nombre de visas accordés aux marocains, provoquant de vives tensions entre les deux pays, avant de revenir sur sa décision un an plus tard.