Mercredi 16 octobre, Madagascar a fermé à nouveau ses frontières maritimes avec les Comores après avoir enregistré une recrudescence de cas de choléra dans l'archipel. En un mois, 198 cas y ont été recensés. Cette décision provoque l'indignation de Moroni, notamment car un bateau comorien, parti avant cette annonce, s'est vu refuser l'accès à Majunga et a dû rebrousser chemin. Il est finalement rentré aux Comores dimanche 20 octobre. Les autorités comoriennes dénoncent une décision injustifiée.

Aux Comores, c'est l'incompréhension qui prévaut. Les autorités parlent d'un acte inamical de la part de Madagascar, jugeant la fermeture des frontières maritimes injustifiée.

Face au refus des autorités malgaches d'autoriser l'accostage de l'Acadie, Moroni avait d'abord expliqué que les 195 passagers étaient tous munis d'une carte de vaccination contre le choléra, avant de proposer de placer les passagers en quarantaine. Il suffisait ensuite de réaliser des examens médicaux. Une proposition immédiatement rejetée par Antananarivo, selon le ministre comorien des Affaires étrangères.

Le bateau Acadie a donc dû faire demi-tour. Il est arrivé dimanche à Anjouan avant de reprendre la mer à destination de Moroni avec 80 passagers à bord. Il devrait atteindre la capitale ce lundi 21 octobre dans la matinée.

Tout en reconnaissant la souveraineté de Madagascar, le gouverneur d'Anjouan, Zaidou Youssouf, a critiqué la décision de la Grande Île. Médecin de formation, il souligne que d'autres pays de la région gèrent les épidémies de choléra sans fermer leurs frontières.

Pour la Fédération comorienne des consommateurs, cette crise met en lumière la fragilité de la coopération régionale. Elle appelle à renforcer les infrastructures sanitaires mais aussi les accords régionaux afin d'éviter de telles crises à l'avenir.