Maroc: Les moments forts de la visite d'État de Macron à Rabat

Emmanuel Macron ne s'est pas déplacé au Maroc depuis 2018.

Les préparatifs de la visite d'État du président français, Emmanuel Macron, au Maroc, prévue du 28 au 30 octobre, vont bon train, dans la droite ligne du réchauffement des relations entre le Maroc et la France. Tous les moyens sont mobilisés pour célébrer un partenariat durable.

La visite d'Etat d'Emmanuel Macron au Maroc marque le retour à la normale des relations entre la France et le Maroc après près de cinq années de tensions et de crise aiguë. Les principales manifestations prévues sont déjà connues. Accompagné de son épouse, Brigitte Macron, Emmanuel Macron arrivera à Rabat le 28 octobre et sera accueilli par le roi Mohammed VI.

Une cérémonie d'accueil officiel sera réservée au chef d'État français sur l'esplanade du Mechouar au Palais royal, présidée par le roi. Une salve de 21 coups de canon retentira en signe de bienvenue. S'en suivra un entretien privé suivi d'un dîner d'Etat comptant 150 personnalités parmi lesquelles des ministres.

Le 29 octobre, le discours d'Emmanuel Macron devant les deux chambres du Parlement réunies sera l'un des moments forts du voyage. «En s'exprimant devant le Parlement marocain, Emmanuel Macron saisira l'occasion pour axer son discours sur les liens d'exception qui unissent les deux Nations et, surtout, réaffirmer le soutien de la France à la marocanité du Sahara et au plan marocain d'autonomie, signe révélateur de la justesse de la cause marocaine », a déclaré le conseiller à l'Assemblée des Français de l'étranger, Abdelghani Youmni.

Le soir, Emmanuel Macron participera à un dîner d'État au Palais royal où il se verra décerner la plus haute distinction honorifique du royaume tandis que le prince héritier Moulay Hassan recevra la dignité de Grand-croix de la Légion d'honneur des mains du président français.

Cette visite intervient après le discours du roi Mohammed VI à l'ouverture à Paris de la session d'automne au Parlement au cours de laquelle le Souverain avait adressé ses remerciements à la France et à Emmanuel Macron pour son « soutien franc » à l'intégrité territoriale du Maroc.

« Bien plus, la France possède une connaissance pointue de la nature et des soubassements de ce conflit régional », avait souligné le souverain. Ajoutant que le Royaume chérifien a toujours été un « partenaire idéal de la France, dans une approche de prospérité partagée ».

L'économie occupe à son tour une place de choix dans la visite du président français au Maroc. Selon nos informations, plusieurs accords et mémorandums d'entente seront signés couvrant différents domaines de coopération.

Cette visite, "reflète la profondeur des relations bilatérales fondées sur un partenariat enraciné et solide" avec une "volonté commune [de] raffermir les liens multidimensionnels unissant les deux pays", a assuré le cabinet royal.

Les relations entre Paris et Rabat se sont nettement améliorées après le soutien apporté par la France en juillet au plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara occidental. Le roi du Maroc avait alors invité le président français pour une visite officielle.

De nouvelles perspectives devraient maintenant s'ouvrir au Sahara occidental où des entreprises françaises sont déjà présentes, notamment l'énergéticien Engie pour la construction d'une station de dessalement d'eau et d'un parc éolien.

Depuis un demi-siècle, un conflit y oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger. Rabat prône un plan d'autonomie sous sa souveraineté exclusive tandis que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU, décidé lors d'un cessez-le-feu en 1991 mais jamais concrétisé.

À travers ce voyage régulièrement évoqué mais sans cesse repoussé depuis 2022, Emmanuel Macron entend tourner la page d'une série d'autres tensions. La France et le Maroc étaient notamment brouillés à cause d'une forte réduction à l'automne 2021 des visas accordés par la France aux ressortissants de plusieurs pays maghrébins, des restrictions levées en décembre 2022.

Cette crise s'était aggravée après un vote du Parlement européen en 2023 condamnant la dégradation de la liberté de la presse au Maroc. Certaines voix à Rabat y avaient vu la main de Paris. Le dégel des relations franco-marocaines devrait permettre d'approfondir les liens économiques entre les deux pays, historiquement déjà étroits.

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