Maroc: Avec la visite d'État d'Emmanuel Macron, les entreprises à la quête de contrats et investissements

Emmanuel Macron ne s'est pas déplacé au Maroc depuis 2018.

Dans sa visite d'État au Maroc, prévue du lundi 28 au mercredi 30 octobre, le président français Emmanuel Macron est accompagné d'une large délégation. À ses côtés, neuf ministres mais aussi une quarantaine de grands patrons. Le Maroc attire de plus en plus d'investissements étrangers, la France et les États-Unis en tête, mais d'autres pays font leur apparition. Alors que le royaume est la première destination des investissements français en Afrique, d'importants contrats pourraient être signés lors de cette visite.

Des champions de l'industrie française font partie de la délégation du président Emmanuel Macron, notamment Alstom et Airbus, rapporte notre correspondant à Casablanca, Matthias Raynal.

Ces entreprises espèrent profiter du réchauffement des relations diplomatiques et de cette période de grands investissements qui s'ouvre pour le Maroc. Le royaume chérifien doit accueillir des évènements internationaux dans un futur proche, notamment la CAN 2025 ou la Coupe du monde 2030.

La compagnie nationale Royal Air Maroc prévoit notamment d'acheter des avions pour agrandir sa flotte et pourrait se tourner vers Airbus qui souhaite aussi vendre des hélicoptères de transport tactique, Caracal.

Dans le domaine militaire, la visite du président français au Maroc a également relancé les ambitions de Naval Group. Le constructeur français souhaiterait conclure un accord pour la vente de deux sous-marins et la construction d'une sous-marinade. Dans le secteur ferroviaire, Alstom est en lice avec d'autres multinationales pour décrocher le marché portant sur la fourniture de 168 trains, dont 18 rames à grande vitesse pour la LGV Kénitra-Marrakech, un contrat à 1,5 milliard d'euros.

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Des accords sont attendus dans les secteurs de l'énergie, de l'eau, de l'éducation mais également de la sécurité intérieure.

Le froid diplomatique entre Paris et Rabat n'avait toutefois pas mis fin aux relations économiques, loin de là : les échanges commerciaux entre la France et le Maroc ont atteint le record de 14 milliards d'euros en 2023, au plus haut des tensions.

Berlin convoite l'hydrogène marocain et Pékin, les batteries électriques

Alors que les investissements étrangers directs explosent au Maroc, Rabat diversifie les sources et signe des contrats au-delà des traditionnels alliés français et américain.

L'Allemagne et la Chine sont de plus en plus présents. Berlin cherche à pénétrer le marché marocain dans le secteur de l'industrie automobile ou encore des énergies renouvelables. Car le Maroc mise beaucoup sur l'hydrogène vert et cela n'a pas laissé insensible Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères et cheffe de file des Verts allemands, lors de sa récent visite à Rabat.

L'objectif de Berlin : mettre en place un corridor énergétique entre les deux pays pour accélérer sa décarbonation

Du côté des investissements chinois : Pékin ne jure que pour la voiture électrique. Le groupe CNGR a récemment annoncé un investissement de 2 milliards de dollars en partenariat avec un conglomérat appartenant à la famille royale marocaine pour produire des composants de batteries électriques. L'entreprise Guchen Hi-Tech va également établir une usine géante de batteries électriques et de systèmes de stockage d'énergie : les projets ne manquent pas.

Autant de concurrence pour les États-Unis et la France, qui se disputent la place de premier investisseur étranger dans le pays. La visite d'Emmanuel Macron en est une preuve supplémentaire. Avec 632 millions d'euros d'investissements l'année dernière, les entreprises françaises ne veulent pas perdre la main. À l'image du groupe Orange qui investit massivement au Maroc et y a même établit son siège africain.

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