Daniel Chapo, candidat du parti au pouvoir, le Front de libération du Mozambique (Frelimo), a été déclaré vainqueur de la présidentielle par la Commission en charge des élections.
Comme on pouvait s'y attendre, ces résultats font déjà l'objet de contestation de la part des trois challengers qui se partagent le reste des voix. Il s'agit du général Ossufo Momade 63 ans, candidat de l'opposition, un ancien de l'ex-rébellion, la Renamo, Lutero Simango, du Mouvement démocratique du Mozambique (MDM), troisième force politique du pays, et Venancio Mondiane, candidat indépendant, un ancien de la Renamo. Va-t-on vers une crise postélectorale ? On est porté à le croire.
Ce d'autant que ces trois candidats ne comptent pas pour du beurre. En effet, Venancio Mondiane, cet homme de 50 ans, jouit d'une grande popularité surtout auprès de la jeunesse. C'est dire s'il constitue le plus sérieux chalenger pour cet ancien présentateur de télé et radio dont le choix pour défendre les couleurs du Frelimo, a plus que surpris.
Car, si cet ancien gouverneur de la province d'Inhambane de 47 ans, n'est pas totalement novice en politique, il est le seul candidat du parti historique mozambicain qui n'a pas combattu lors de la guerre civile de 1975 à 1992 mais aussi le plus jeune. Qu'à cela ne tienne, il bénéficie de l'expérience de la machine électorale du Frelimo qui règne sans partage depuis l'indépendance du Mozambique.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'au-delà de la fraude que dénoncent déjà certains candidats, le Frelimo continue de jouir de la sympathie des Mozambicains et ce, au regard du rôle historique qu'il a joué pour l'indépendance du pays. Et tout laisse croire que tant qu'il ne dilapidera pas ce riche héritage, il ne faut pas rêver d'une alternative démocratique au vrai sens du terme au Mozambique.
Le plus important, c'est de réussir à faire accepter les résultats par l'ensemble des candidats
Cela dit, si le candidat du Frelimo a remporté la présidentielle, il doit se convaincre d'une chose : l'immensité des défis à relever. Au-delà des défis économiques, politiques et sociaux, il y a celui relatif à la sécurité. A preuve, ces élections générales se sont déroulées dans un contexte sécuritaire particulier au point que beaucoup s'interrogent sur la bonne tenue du scrutin dans la partie septentrionale du pays.
En effet, depuis 2017, l'hydre terroriste a infesté la région du Cabo Delgado où elle sème terreur et désolation. Les violences terroristes des shebabs, affiliés au groupe Etat islamique, y ont laissé sur le carreau plus de 4000 cadavres et fait plus de 600 000 déplacés. C'est dire si le tout n'est pas de gagner une élection mais de travailler à apporter la quiétude aux Mozambicains.