Kenya / Le barrage de Thwake - Une ambition de 20 mégawatts d'énergie hydroélectrique

24 Octobre 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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Alors que le soleil brûlant rayonne sur la route poussiéreuse frontalière entre les comtés de Makueni et de Kitui au Kenya, une activité intense règne autour de ce qui est en passe de devenir l'un des projets hydrauliques les plus ambitieux du Kenya.

Le Programme d'aménagement hydraulique polyvalent de Thwake (Thwake Multipurpose Water Development Program), une structure colossale qui promet de transformer la vie de millions de personnes dans la région du Bas-Est, prend forme, mais lentement, un peu trop peut-être. Sa construction est désormais une course contre la montre, alors que la date limite d'achèvement approche.

Lors d'une récente visite sur le terrain, un groupe de représentants de la Banque africaine de développement est arrivé sur le site, avec des sentiments mitigés d'admiration et d'inquiétude. Cette visite, conduite par la gestionnaire de projet, Mme Nancy Ogal, n'était pas ordinaire, mais plutôt une mission de supervision avec un message clair : dépêchez-vous !

« Notre date butoir est le 8 décembre 2024 et nous devons la respecter », a souligné Mme Ogal.

La visite du site a permis d'appréhender l'ampleur du projet. Ce barrage de 80,5 mètres de haut retiendra à terme 688 millions de mètres cubes d'eau, un volume suffisant pour remplir plus de 275 000 piscines olympiques. Il s'agit d'un projet innovant, mais plein de défis.

« Nous devons clore tous les rapports de non-conformité en suspens dans les meilleurs délais », a insisté Mme Ogal auprès des entrepreneurs, des consultants et des responsables de la mise en oeuvre, au cours d'une mission de quatre jours.

Avec un taux d'achèvement de près de 85 %, le barrage n'est pas loin de l'achèvement, le déversoir étant également en voie d'être terminé, ce qui témoigne des progrès réalisés. Cependant, d'autres éléments cruciaux sont à la traîne : le barrage en remblai à 68 %, le déversoir de seuil bas à 58 % et la tour de prise d'eau à 40 %.

Samuel Alima, secrétaire d'État à l'eau du Kenya, a réaffirmé l'engagement de l'équipe de projet à respecter le délai. « Le ministère tient à respecter les délais », a-t-il assuré à l'équipe de la Banque africaine de développement.

Le barrage de Thwake n'est pas qu'un simple projet d'infrastructure. Il est une pierre angulaire de la Vision 2030 du Kenya et un élément clé du programme de transformation économique ascendante du gouvernement. Une fois achevé, il changera la donne. Il promet de fournir de l'eau à 1,3 million de personnes, de produire 20 MW d'énergie hydroélectrique et d'irriguer 40 000 hectares de terres. C'est un rêve de progrès et de prospérité qui prend actuellement forme dans le béton et l'acier.

Alors que la journée tirait à sa fin et que l'équipe de la Banque se préparait à partir, un sentiment palpable d'optimisme prudent flottait dans l'air. Les défis sont importants, mais l'impact potentiel l'est tout autant. Chaque jour compte pour les millions de Kenyans qui attendent que les eaux de Thwake transforment leur vie.

Le projet est étroitement lié à quatre des cinq priorités opérationnelles « High 5 » de la Banque, que sont : « Éclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie » (par l'augmentation de la production d'électricité, en particulier à partir de sources renouvelables) ; « Nourrir l'Afrique » (via la phase d'irrigation) ; « Industrialiser l'Afrique » (collecte de l'eau et ajout de 20 MW à la production de charge de base, dont une partie destinée à des usages industriels) ; et « Améliorer les conditions de vie des populations en Afrique » (fourniture d'eau potable à environ 1,3 million de bénéficiaires).

Le projet est en outre aligné sur l'Agenda 2063 de l'Union africaine, qui préconise une utilisation et une gestion équitables et durables des ressources en eau pour le développement socio-économique et la coopération régionale, dans le cadre de la création d'une Afrique prospère fondée sur une croissance inclusive.

Une fois achevé, le projet devrait également créer des opportunités d'investissement. « Nous voyons des opportunités, pour les investisseurs, de création d'industries et d'emplois pour les jeunes dans différents secteurs », avait déclaré Nnenna Nwabufo, directrice générale pour l'Afrique de l'Est de la Banque, lors d'une précédente visite sur le site du projet en 2022.

M. Alima a décrit le projet comme « un projet phare clé, et historique qui change la donne, et dont la mise en oeuvre complète changera la vie de milliers d'habitants des comtés de Makueni et de Kitui ainsi que des régions voisines », rapprochant ainsi le Kenya de son objectif d'accès universel à l'eau d'ici à 2030.

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