Le changement climatique, les chocs financiers mondiaux et l'insécurité alimentaire croissante menacent l'Afrique, le continent qui connaît la croissance la plus rapide au monde, et entravent la réalisation des objectifs mondiaux de développement. Pour relever ces défis et accélérer les efforts du continent pour atteindre ces objectifs, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a appelé jeudi à des réformes audacieuses de la part des partenaires au développement.
« Nous avons besoin d'une détermination plus audacieuse, de solutions innovantes et pratiques, et d'une action coordonnée plus forte à grande échelle », a-t-il déclaré lors d'une réunion des dirigeants des banques multilatérales de développement (BMD) avec l'Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté du G20. Les dirigeants des BMD se sont réunis en marge des Assemblées annuelles du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale qui se tiennent actuellement à Washington DC.
M. Adesina, qui dirige la délégation de la Banque qui participe aux sessions clés des réunions des institutions de Bretton Woods, mettra l'accent sur ses préoccupations prioritaires pour l'Afrique : lutter contre la faim et éliminer la malnutrition, fournir de l'électricité à 300 millions de personnes d'ici 2030, renforcer les infrastructures pour la transformation agricole et industrielle, lutter contre le changement climatique et soutenir certains des pays les plus fragiles du monde en mobilisant des ressources supplémentaires pour le Fonds africain de développement -- le guichet de prêts concessionnels du Groupe de la Banque.
« Notre force réside dans la consolidation de notre collaboration, la mobilisation rapide et à grande échelle des ressources et leur déploiement là où elles sont le plus nécessaires », a déclaré M. Adesina.
L'opportunité de consolider les partenariats avec les banques multilatérales de développement partenaires, telles que la Banque mondiale, figure en bonne place dans l'agenda de M. Adesina.
Les deux institutions travaillent à l'organisation conjointe d'un sommet africain sur l'énergie en Tanzanie en janvier 2025 afin d'accélérer la Mission 300, une initiative commune visant à raccorder 300 millions de personnes à l'électricité en Afrique d'ici 2030. Lors de ce sommet, les dirigeants africains devraient approuver un Pacte pour l'énergie en Afrique.
M. Adesina est accompagné d'une équipe de la haute direction de l'institution, notamment Marie Laure Akin-Olugbade, première vice-présidente de la Banque, Hassatou N'Sele, vice-présidente chargée des Finances et directrice financière, Kevin Kariuki, vice-président chargé de l'Électricité, de l'Énergie, du Climat et de la croissance verte, Beth Dunford, vice-présidente chargée de l'Agriculture, du Développement humain et social, Kevin Urama, économiste en chef et vice-président chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances, ainsi que Nnenna Nwabufo, vice-présidente chargée du complexe du Développement régional, de l'Intégration et de la prestation de services.
Toujours à Washington, M. Adesina participera à une réunion des dirigeants des BMD, tiendra des réunions bilatérales avec des partenaires au développement et accueillera une réunion des partenaires fondateurs de l'Africa Investment Forum.
L'Africa Investment Forum 2024, qui se tiendra au Maroc en décembre, offre de nombreuses opportunités aux investisseurs internationaux. Au cours des cinq dernières années, le forum a attiré plus de 180 milliards de dollars d'intérêts d'investissement en Afrique dans divers secteurs, notamment l'agro-industrie, l'énergie, les routes et les transports, la santé et les technologies numériques.
Plus tôt cette semaine, la secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen, s'est exprimée sur l'évolution des BMD et leurs réalisations importantes dans le programme de développement de l'Afrique et du monde. Elle a souligné l'augmentation en mai du capital appelable de la Banque, l'initiative commune Mission 300 avec la Banque mondiale et le travail de la Banque africaine de développement pour remédier à la fragilité dans diverses parties du continent.
« En dehors des contextes de crise, les pays s'attaquent de plus en plus aux facteurs sous-jacents de la fragilité et des conflits, comme dans le cas du prêt accordé par la Banque africaine de développement à la République démocratique du Congo pour investir dans l'augmentation de la productivité agricole dans les communautés qui ont été déplacées », a déclaré Mme Yellen.
La semaine prochaine, M. Adesina se rendra à Des Moines, dans l'Iowa, où il participera au Borlaug Dialogue et au Prix mondial de l'alimentation 2024. Un certain nombre de chefs d'État et de gouvernement africains sont attendus dans l'Iowa pour des réunions de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale et l'innovation agricole.
Les Assemblées annuelles 2024 du FMI se tiennent du 21 au 26 octobre à Washington. Les réunions comprennent le Comité monétaire et financier international (CMFI) et le Comité du développement, un forum conjoint du FMI et de la Banque mondiale.