C'est un véritable exploit dans un contexte morose pour la fintech en Afrique : Moniepoint, entreprise nigériane de paiement en ligne, est parvenue à lever 110 millions de dollars auprès des investisseurs, parmi lesquels un fonds soutenu par Google. La startup du Nigeria entre ainsi dans le club très fermé des « licornes » sur le continent : les sociétés non cotées qui valent plus d'un milliard de dollars.
Moniepoint devient la huitième licorne africaine grâce à ce nouvel afflux d'argent : un intérêt des investisseurs pour la startup nigériane d'autant plus remarquable que les financements dans le secteur africain de la fintech (pour « technologie financière ») ont chuté d'un tiers depuis le début de l'année.
En neuf ans, Moniepoint s'est imposée sur le marché des petites et moyennes entreprises duNigeria qui n'avaient pas de compte bancaire. Prêts aux entreprises, terminaux de paiement pour les commerçants... la startup nigériane a étendu ses services aux particuliers depuis le mois d'août.
L'an dernier, Moniepoint a triplé le nombre de ses transactions, aidée par l'incapacité des banques classiques à répondre à la demande de cash lorsque la banque centrale du Nigeria a tenté de remplacer les billets de banque. La startup lorgne désormais le reste de l'Afrique, elle est en pourparlers pour acquérir une concurrente au Kenya.
Son PDG et fondateur, l'ingénieur en informatique nigérian Tosi Eniolorunda, issu lui-même d'une licorne plus ancienne, Interswitch, a déjà fait la couverture de Forbes Africa. Il est classé parmi les cent personnalités africaines les plus influentes.