Les délégués de la Banque africaine de développement et des experts en conservation à la COP 16 à Cali, en Colombie, ont appelé à des efforts conjoints pour accroître les investissements dans l'écotourisme en Afrique dont ils soulignent le potentiel pour stimuler le développement durable sur le continent.
L'appel a été lancé lors d'une session parallèle organisée au Pavillon des banques multilatérales de développement par la Banque africaine de développement, mardi 22 octobre 2024, sous le thème : « Valoriser les zones protégées pour promouvoir l'écotourisme en Afrique ». L'événement a permis d'examiner le potentiel inexploité de l'écotourisme pour promouvoir le développement durable, protéger la biodiversité et créer des opportunités économiques.
L'Afrique, qui abrite le deuxième plus grand système écologique du monde après l'Amazonie, est riche en biodiversité et en ressources naturelles. Malgré cela, le continent reste l'une des régions les moins visitées pour l'écotourisme. Face à cette disparité, la Banque reçoit de plus en plus de demandes des pays africains pour soutenir le développement de l'écotourisme comme moteur essentiel de la croissance verte et du développement durable.
L'écotourisme, qui offre une opportunité unique de stimuler les économies locales, en particulier dans les zones rurales où se trouvent les parcs nationaux, peut également jouer un rôle essentiel dans la préservation des écosystèmes uniques du continent et dans la création d'emplois bien rémunérés.
Les participants ont discuté de la manière dont l'écotourisme peut être exploité pour libérer le potentiel écologique et économique de l'Afrique.
Les intervenants ont souligné l'importance de créer des cadres réglementaires propices et de relever les défis existants qui entravent le développement de l'industrie de l'écotourisme. Un des points clés évoqués a été le rôle des partenariats public-privé dans l'expansion des écolodges et des entreprises touristiques à petite échelle dirigées par les communautés.
Bihini Won Musiti, ancien représentant de l'Union internationale pour la conservation de la nature, a souligné les opportunités uniques qu'offre la République démocratique du Congo : « Nos zones protégées couvrent 32 % du territoire national et 80 % de notre tourisme est de l'écotourisme. Cependant, les écarts persistants entre le potentiel et la rentabilité restent des défis majeurs que nous devons relever pour aller de l'avant », a-t-il indiqué soulignant la nécessité de combler ces écarts pour assurer un développement durable de l'écotourisme. Il a également présenté quelques projets d'écotourisme réussis au niveau communautaire qui doivent être mis en oeuvre à plus grande échelle.
Amadou Bamba Diop, spécialiste principal de l'environnement à la Banque africaine de développement et modérateur de la session, a mis l'accent sur le renforcement des cadres réglementaires pour libérer le potentiel de l'écotourisme en Afrique. « En renforçant les cadres réglementaires et en promouvant les investissements dans l'écotourisme, nous pouvons faire en sorte que les ressources naturelles deviennent un moteur du développement durable à travers le continent », a-t-il déclaré. Il a insisté SSSSsur le lien entre la protection de l'environnement et la croissance économique.
Jimmiel Mandima, vice-président des programmes mondiaux et des dons institutionnels au Fonds international pour la protection des animaux, a noté que l'écotourisme pourrait changer la donne pour l'Afrique, mais seulement avec des efforts et des investissements concertés. « Nous devons créer des environnements propices à un essor de l'écotourisme, en veillant à ce que les communautés locales en bénéficient et à ce que les écosystèmes soient protégés. C'est la voie vers une croissance inclusive et durable », a-t-il déclaré.
Les participants ont exploré la manière dont la Banque africaine de développement et ses partenaires peuvent fournir une assistance technique, une aide financière et des orientations politiques aux pays africains qui ambitionnent d'élaborer des stratégies d'écotourisme. Cette approche permet non seulement d'attirer les investissements du secteur privé, mais aussi de s'assurer que le développement du tourisme est inclusif et profite aux communautés locales.
La session s'est conclue par un appel à des efforts concertés des gouvernements, du secteur privé et des partenaires au développement pour élever le rang de l'Afrique sur le marché mondial de l'écotourisme et l'aider à réaliser son plein potentiel en tant que leader du tourisme durable. La Banque africaine de développement a également réaffirmé son engagement à soutenir la transition de l'Afrique vers une croissance verte et inclusive en valorisant ses zones protégées et son patrimoine naturel.
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