Des représentants de gouvernements et du secteur privé et d'autres parties prenantes ont exprimé, mardi 22 octobre 2024 à Abidjan, leur ferme soutien à la création d'un hub de données environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) axé sur l'Afrique après deux jours d'intenses discussions sur la construction d'un écosystème financier durable pour l'Afrique.
Le premier Forum ESG Afrique, organisé par la Banque africaine de développement, le Centre de coopération multilatérale pour le financement du développement et Making Finance Work for Africa, s'est tenu à l'hôtel Sofitel d'Abidjan, en Côte d'Ivoire. La rencontre a permis des discussions sur les défis liés au reporting ESG et les attentes des investisseurs, et s'est conclu par la première réunion du groupe de travail ESG.
Les représentants des différentes institutions participantes ont partagé leurs expériences de mise en oeuvre des critères ESG.
Moubarak Moukaila de la Banque ouest-africaine de développement a souligné les progrès de son institution dans le développement de projets durables. « Nous avons créé, en début d'année, une unité qui soutient le développement de projets. Nous avons développé, en six mois, trois projets avec le GEM et deux projets avec le Fonds vert pour le climat », a souligné M. Moukaila.
Ahlem Kefi, responsable de l'impact et de la durabilité chez AfricInvest, a présenté l'approche globale de l'entreprise en matière d'évaluation de la durabilité. « Nous commençons à examiner les risques et les données ESG dès la première phase de sélection », a-t-elle déclaré. « Nous ne nommons pas cela une diligence raisonnable ESG, mais plutôt une diligence raisonnable en matière d'impact et de durabilité », a-t-elle précisé.
Mostafa Hawas, de la Bourse égyptienne, a donné des conseils pratiques sur la mise en oeuvre des exigences en matière de reporting ESG. Il a expliqué comment ils ont commencé par « une enquête très, très simple » administrée auprès des sociétés cotées, et a souligné l'importance d'une mise en oeuvre progressive pour sensibiliser, avant d'introduire des exigences plus détaillées.
Kuhle Sojola, spécialiste de l'engagement ESG chez Sanlam Investments, a abordé le problème crucial du greenwashing (l'écoblanchiment) -- l'utilisation trompeuse de la publicité et du marketing pour présenter à tort les produits, les objectifs ou les politiques d'une organisation comme étant respectueux de l'environnement -- dans les rapports d'entreprise. « Nous utilisons l'engagement comme un outil pour atténuer ou réduire le risque de greenwashing », a-t-elle déclaré, ajoutant que lorsque les indicateurs publiés par une entreprise diffèrent considérablement de ceux de son groupe de pairs, « cela indique généralement qu'il pourrait y avoir un certain niveau de greenwashing. »
Les participants au Forum ont envisagé le projet de Hub ESG pour l'Afrique comme un véhicule fédérateur pour les questions de développement durable en Afrique, renforçant la sensibilisation des entités locales et des investisseurs internationaux. En vue de sa création, ils ont reconnu qu'étant donné que 80 % des entreprises africaines sont des petites et moyennes entreprises (PME), l'engagement du secteur serait essentiel pour faire progresser le reporting ESG et la finance durable sur le continent. Ils ont également présenté des plans pour le projet de hub, veillant notamment à ce qu'il fournisse une plateforme crédible pour la formation et l'assistance technique, ainsi que pour le partage des meilleures pratiques et des études de cas.