Afrique de l'Ouest: À Abidjan, la discrète vie de Blaise Compaoré, dix ans après sa fuite du Burkina Faso

Le président Blaise Compaoré du Burkina Faso à la 17 session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l'Uemoa, Dakar le 24 octobre 2013

Dix ans d'exil pour Blaise Compaoré. L'ancien président burkinabè, chassé par la révolte populaire d'octobre 2014 et condamné à perpétuité pour le meurtre de Thomas Sankara, vit aujourd'hui en Côte d'Ivoire. Un exil doré pour cette figure controversée de l'Afrique politique, entre l'ombre et les enjeux de réconciliation.

À Abidjan, loin de Ouagadougou où il avait solidement établi son pouvoir pendant 27 ans, Blaise Compaoré vit entouré de membres de sa famille. Cet ancien chef d'État mène une vie discrète, mais il reçoit la visite d'anciens collaborateurs, de membres de son parti, le CDP, qui lui sont restés fidèles, ainsi que d'opérateurs économiques burkinabè.

« Il garde des liens constants avec ceux qui ont partagé son parcours et qui aspirent à son retour », nous confie une source proche. Le 10 octobre 2016, il avait eu une entrevue avec l'ancien président ivoirien Henni Konan Bédié, bien qu'aucun détail sur leur entretien n'avait filtré.

Des problèmes de santé

Aujourd'hui âgé de 73 ans et affaibli par des problèmes de santé, Blaise Compaoré a été aperçu plusieurs fois dans une clinique d'Abidjan. Il effectue régulièrement des séjours médicaux à l'étranger, notamment au Maroc et à Doha au Qatar, où il aurait subi une opération au cerveau en 2021.

En juillet 2022, au nom de la réconciliation nationale, Blaise Compaoré effectue un court séjour au Burkina Faso pour assister à un sommet consacré à l'unité nationale, initié par le chef de la transition d'alors, Paul-Henri Sandaogo Damiba. Ce dernier le rencontrera à nouveau lors d'une visite officielle à Abidjan deux mois plus tard.

Condamné à perpétuité en avril 2022 pour son rôle dans l'assassinat de Thomas Sankara, Blaise Compaoré bénéficie toutefois d'une protection en raison de sa citoyenneté ivoirienne, acquise en 2016, ce qui rend toute tentative d'extradition vers le Burkina Faso plus complexe.

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