« Architecture d’Afrique de l’Ouest : Patrimoines d’hier, Villes de demain », c’est le thème de l’exposition architecturale d’une trentaine d’artistes de la diaspora sous le commissariat de Mme Olufèmi HINSON YOVO, designer et chercheuse béninoise, qui s’est tenue ce vendredi 08 novembre 2024 à la résidence de l’Ambassadeur de l’Union européenne à Dakar.
En effet, ce vernissage est inspiré par les travaux d’architectes, d’artistes et d'historiens locaux et internationaux. Elle a pour objectif de transmettre une compréhension plus profonde des défis et des opportunités que représente l’évolution architecturale en Afrique de l’Ouest.
Il faut noter que cet événement entre dans le cadre de la 15ᵉ Biennale de l’art contemporain africain Dak’Art et de la 13ᵉ édition de Partcours, initié par le pôle EU National Institutes for Culture au Sénégal (EUNIC Sénégal). En présence de l’Ambassadeur de l’Union Européenne au Sénégal M. Jean Marc Pisani, du Président du pôle EUNIC Sénégal et du corps diplomatique, cette exposition a mis en lumière l'héritage architectural de l’Afrique de l’Ouest avec des pays comme le Mali, le Ghana, le Benin, le Nigeria, le Sénégal et tant d’autres, explorant ainsi son évolution entre traditions ancestrales et modernité.
Cette exploration à travers l’exposition raconte l’architecture de l’Afrique de l’Ouest entre traditions et urbanité, métamorphoses et ruralités. Des peuples Yoruba aux Ashanti, en passant par les Dioula, Peulh, Maures et Fon, entre grands empires, colonisation et indépendances, afin de démontrer l’importance et l’évolution des architectures africaines d’hier à aujourd’hui.
À travers ce projet, EUNIC et la commissaire d'exposition, visent ainsi à éveiller une réflexion sur l’urbanisme durable et l’intégration du patrimoine dans la ville moderne. A cet égard, l’exposition a proposé une immersion dans les structures vernaculaires, coloniales, modernes et futures, afin de partager un message d’espoir et de continuité entre les générations.
Selon l’Ambassadeur de l’UE, cette exposition est une belle unité architecturale avec des particularités d'un pays à l'autre. « C’est également une belle unité sur ce patrimoine d'hier qui doit nous servir comme un miroir du passé pour imaginer l'avenir et pour imaginer les villes de demain », ajoute-t-il.
M. Jean Marc Pisani a ainsi mentionné le fait que toutes les villes du monde sont confrontées au même problème, notamment le trafic, la congestion, la préservation ou pas du patrimoine, la circulation des gens. Pour lui, ce sont des problématiques qui sont assez communes à toutes ces villes, à l'Afrique et à l'Europe, d’où l’importance de mettre en exergue ces aspects là en avant.
A en croire M. Pisani, aujourd'hui, bon nombre d’architectes s'inspirent de l'histoire pour essayer d'imaginer le présent. « On voit bien que dans ces habitats les plafonds étaient assez hauts, l'air y circulait, il n’y avait pas d’air conditionné, il n’y avait pas de grandes baies vitrées et tout ceci est une source d'inspiration pour un certain nombre d'architectes qui ont contribué à cette exposition et qui permettent d'imaginer des habitats de demain, sans doute aussi plus faciles à imaginer, peut-être moins coûteux en électricité et plus agréables à vivre », a-t-il indiqué.
Il faut noter que ce vernissage est le fruit du travail acharné de la commissaire Mme Olufèmi Hinson Yovo qui a accumulé des années d’expériences dans le domaine de l’architecture et de la recherche du patrimoine.
Selon elle, l’idée de cette exposition est née du besoin d’informer et de sensibiliser le grand public sur les dynamiques sociales, historiques et environnementales qui sous-tendent l’architecture en Afrique de l’Ouest.
Selon la commissaire de l’exposition, très peu de tentatives ont été réalisées pour documenter de manière exhaustive l'architecture africaine. « Parmi les initiatives notables, on peut citer l'exposition sur l’architecture de l’Afrique de l’Ouest lors du FESPAC au Nigeria en 1977 par David Aradeon, un architecte nigérian, ainsi que la récente biennale d'architecture de Venise dirigée par la Professeure Lesley Lokko en Italie, offrant une exploration approfondie de nos urbanités africaines », a-t-elle déclaré.
Elle s’est ensuite réjouie du fait que, pour la première fois, en collaboration avec le pôle EUNIC Sénégal, elle a l’opportunité de mener cette démarche en Afrique francophone, « dans le cadre prestigieux de la Biennale de Dakar, offrant un regard inédit sur l’architecture ouest-africaine ».
Par ailleurs, le Président du Pôle EUNIC Sénégal, pour sa part, n’a pas manqué de saluer le travail, la persévérance et la créativité de toute l’équipe afin de faire de « cette exposition un véritable espace de dialogue et d'inspiration où passés et futurs se rencontrent et se nourrissent ».