Dakar a vibré hier, vendredi, au rythme de l'ouverture de la 15e édition de la Biennale d'art contemporain africain, le Dak'Art, qui se tient du 7 novembre au 7 décembre au Grand Théâtre de la capitale sénégalaise. Cet événement, devenu un rendez-vous incontournable depuis 1996, a été marqué par l'allocution du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, qui a souligné l'importance de l'art dans la société.
Le président Faye a exprimé un intérêt soutenu pour l'économie culturelle, mettant en lumière son potentiel de création de richesses et d'opportunités d'emploi, en particulier à l'ère numérique. « Le numérique occupe une place grandiose dans l'économie culturelle. Il peut valoriser le patrimoine et créer des emplois pour les jeunes », a-t-il affirmé, insistant sur la synergie entre la technologie et l'art comme moteur de développement.
Le thème de cette édition, « The Wake » (en français, « le Sillage » ou « l'Éveil »), résonne profondément dans la démarche artistique et intellectuelle de l'événement. Inspiré par l'ouvrage de la professeure Christina Sharpe, The Wake: On Blackness and Being, le thème explore la condition noire à travers des prismes littéraires, visuels et artistiques, abordant les notions de deuil, d'exhumation et de résilience. Cette orientation thématique vise à relier le passé et l'avenir avec une importance égale, unissant mémoire et promesse.
Dans un discours empreint de sagesse, le président Faye a évoqué le rôle fondamental de l'art dans la compréhension du monde et la quête d'harmonie. « L'art facilite la compréhension du monde, le rend moins angoissant et aide à défricher la place que l'homme doit y occuper, en symbiose avec tous les autres êtres », a-t-il déclaré, soutenant que l'esthétique et l'éthique partagent des valeurs communes et indissociables.
Portant une attention particulière à l'éthique, le président a rappelé que « l'éthique est une valeur cardinale de nos cultures de tradition ». Il a souligné l'engagement du gouvernement, conduit par le Premier ministre Ousmane Sonko, à incarner les valeurs de droiture et d'exemplarité. « JUB JUBAL JUBANTI », des concepts que l'on pourrait reprendre par rectitude et réparation, s'inscrivent au coeur de l'action gouvernementale, illustrant la nécessité de corriger les torts passés envers la communauté.
Enfin, le chef de l'État a invité la population, et en particulier la jeunesse, à s'approprier cet événement d'envergure et à participer activement aux diverses manifestations culturelles prévues. « Le Dak'Art est un espace où l'art africain contemporain s'exprime, se célèbre et se promet, enrichissant la scène culturelle internationale », a-t-il conclu, promettant ainsi un mois de célébrations artistiques intenses.