Gabon: Après le «oui» massif à la nouvelle Constitution, quelles suites pour la transition ?

Le OUI l'emporte largement au vote référendaire de 2024 au Gabon

À la suite de la victoire écrasante du « oui » au référendum constitutionnel du samedi 16 novembre par 91,8 % des suffrages, le résultat définitif de la consultation doit encore être validé par la Cour constitutionnelle. Puis le texte doit être promulgué par le président de la transition. Ensuite, deux questions se poseront rapidement : à quand la tenue de l'élection présidentielle d'une part ? De l'autre, le général Brice Oligui Nguema y participera-t-il ?

La victoire massive du « oui » lors du référendum constitutionnel organisé au Gabon samedi 16 novembre a ouvert la porte à plusieurs questions qui restaient en suspens jusqu'alors. La première concerne la date de l'organisation de l'élection présidentielle pour désigner le nouveau chef de l'État. Le chronogramme de la transition prévoit que la période qui s'est ouverte avec le coup d'État du 30 août 2023 doit s'achever en août 2025. Mais le Premier ministre gabonais Raymond Ndong Sima a rappelé sur l'antenne de RFI que cette échéance n'était qu'indicative. En clair : les scrutins pourraient avoir lieu un peu plus tôt ou un peu plus tard, en fonction de l'état d'avancement des chantiers lancés par les autorités.

Mais alors que certains anticipent déjà une accélération du processus pour rapidement revenir à un fonctionnement normal des institutions, certaines voix exhortent à la patience. C'est par exemple le cas du sénateur de la transition et figure de la société civile Marc Ona Essangui qui met en garde contre toute précipitation.

« De manière réaliste, je pense qu'il faut maintenir l'élection présidentielle au mois d'août parce que les chantiers qui restent à mener sont énormes et que l'on a besoin de beaucoup de temps pour les réaliser : il y a notamment la révision des listes électorales, puis il faudra aussi adapter la nouvelle loi électorale, estime celui-ci avant de reprendre : il faut tirer les leçons de ce que l'on a vu sur le terrain lors du référendum pour corriger certaines choses et éviter certains cafouillages, car, quand il s'agira d'organiser un scrutin avec de nombreux candidats, ce sera beaucoup plus lourd. »

La participation du général Oligui Nguema à la présidentielle, l'autre question qui est sur toutes les lèvres

À cet argument s'ajoute le fait qu'au Gabon, les élections ont généralement lieu en août. En pleine période de saisons sèche et de vacances scolaires, cela permet de se déplacer plus facilement dans le pays et à de nombreux électeurs de regagner leur région d'origine pour aller voter : beaucoup y sont encore souvent inscrits sur les listes électorales. Pour certains, le niveau d'abstention constaté lors du référendum du 16 novembre (46,5 %) - malgré l'octroi de deux jours fériés - s'explique en partie par la difficulté à se rendre d'un point à un autre en période pluvieuse.

Reste que sur ce point, le dernier mot reviendra, dans tous les cas, au général Oligui Nguema, dont la participation à la présidentielle est l'autre grande question qui est sur toutes les lèvres. Si le chef de la transition ne s'est pas officiellement prononcé sur ses intentions, ses tournées dans le pays et ses déclarations laissent clairement transparaître une envie de s'inscrire dans la durée. « Ensemble, nous continuons de construire une nation forte et unie », a ainsi écrit lundi 18 novembre celui qui s'était comparé à Josué, le prophète biblique qui acheva l'oeuvre de Moïse en menant le peuple juif en Terre promise.

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