Selon les chiffres publiés par l'ONG Human Rights Watch lundi 25 novembre, au moins dix enfants ont été tués et des centaines d'autres ont été arrêtés par la police au cours de la répression des manifestations post-électorales. Depuis le 21 octobre, le pays est secoué par un mouvement de contestation convoqué par le candidat de l'opposition à la présidentielle Venancio Mondlane.
Le 4 novembre, Esther décide de renvoyer sa fille à l'école. Elle a ainsi respecté la demande formulée la veille par le chef adjoint de la police nationale à tous les parents. En rentrant des cours ce soir-là, la fille d'Esther est prise dans un attroupement de manifestants qui fuient des gaz lacrymogènes. À 13 ans, elle meurt d'une balle dans la nuque.
Human Rights Watch a documenté une dizaine de cas comme celui de la fille d'Esther. À ces derniers s'ajoutent 36 enfants blessés par armes à feu dans des circonstances similaires.
L'ONG accuse la police mozambicaine d'un usage abusif de la violence dans sa répression des manifestations : « Elles [les manifestations] ont démarré pacifiquement. Malgré cela, les forces de sécurité ont utilisé des balles réelles, des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes », explique son communiqué.
Dans sa répression, la police a également arrêté des centaines d'enfants, selon Human Rights Watch. Certains ont été détenus pendant plusieurs jours, sans que leurs familles en soient informées.
Selon le dernier décompte de la plateforme électorale Decide, publié lundi 25 novembre, au moins 67 personnes ont été tuées durant un mois de mobilisation post-électorale. Au moins 210 autres ont également été blessées par balles et plus de 1 350 arrêtées.