Alors que les Mozambicains étaient appelés une nouvelle fois à manifester leur soutien au candidat malheureux de la présidentielle, un véhicule blindé des forces de sécurité a renversé une manifestante à Maputo, provoquant un véritable embrasement.
La vidéo fait le tour des réseaux sociaux. On y voit un véhicule blindé de l'armée mozambicaine rouler à toute allure sur l'avenue Eduardo Mondlane. Dans une véritable cohue, la foule s'écarte pour l'éviter. Mais, une jeune femme, placée derrière une barricade, n'a pas le temps de s'enfuir. Elle est percutée de plein fouet par le blindé qui poursuit sa route.
Ces faits ont été confirmés par les journalistes de l'agence Lusa, présents sur place, précise notre correspondante régionale, Gaëlle Laleix. S'ensuit alors un véritable chaos. La foule en colère s'en prend à la police. Aux jets de pierres, les forces de l'ordre répondent par des gaz lacrymogènes. Vers 11h, des tirs à balles réelles sont entendus dans les rues de la capitale. La tension culmine en fin de matinée quand des manifestants tentent d'incendier un blindé de l'unité d'intervention rapide, avec des agents à l'intérieur.
Les forces armées ont confirmé dans un communiqué qu'un de leurs véhicules avait heurté accidentellement une femme. Le véhicule était en mission pour dégager des axes routiers bloqués par les manifestations, selon elles. Une source à l'hôpital central de Maputo, affirme que la jeune femme renversée est désormais hors de danger.
Dans la ville de Nampula, dans le nord du pays, la police a ouvert le feu et tué deux manifestants dans un rassemblement de centaines de personnes qui avaient érigé des barricades avec et mis le feu à des pneus, a dit à l'AFP un militant de la société civile. Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la Norvège et la Suisse ont condamné « l'escalade de la violence contre les civils », y compris « l'incident » de Maputo. « Nous appelons le gouvernement du Mozambique (...) à enquêter sur cet incident et sur d'autres informations faisant état d'un usage disproportionné de la force, en veillant à ce que les responsables rendent des comptes conformément à la loi », ont déclaré ces pays dans un communiqué.