Cheikh Tidiane Gadio, Mossadeck Bally, Martin Ziguélé, Albert Pahimi Padacké tous autour de la table ronde du 28 novembre à Tanger pour répondre à une thématique cruciale : "Des pays enclavés à l’Atlantique : autonomiser les économies du Sahel". L'objectif de cette rencontre était de discuter des défis économiques, politiques et sécuritaires que rencontrent les pays du Sahel, et des solutions envisageables pour leur intégration à l’économie mondiale via l’Atlantique.
C’est dans le cadre du Forum MEDays, que les participants ont mis en avant la nécessité de renforcer la coopération intra-africaine pour lever les obstacles à l'intégration des pays sahéliens.
Cheikh Tidiane Gadio a souligné que la résilience du Sahel ne doit pas être réduite à la simple résistance face aux défis, mais doit surtout incarner la capacité de rebondir.
Selon lui, cette résilience se traduit par un leadership africain affirmé, une vision partagée et une action collective pour sortir du cycle de la dépendance et de l’enclavement. Il a également salué l’engagement du Roi Mohammed VI, dont le leadership est vu comme un moteur de transformation pour l’ensemble du continent.
Nonobstant cet aspect de leadership, il faut noter l’importance des investissements dans les infrastructures et la création d’emplois. Le développement du Sahel passe par une collaboration renforcée entre les décideurs politiques et économiques.
« L’Afrique a une population jeune, dynamique, et avec un fort potentiel de croissance, mais il nous faut des perspectives d’avenir pour éviter que nos jeunes ne cherchent refuge ailleurs », a déclaré l’investisseur malien M. Mossadeck Bally, président du groupe Azalai Hotels.
L’homme de l’hôtellerie a mentionné ses investissements dans des projets au Sénégal et au Burkina Faso, soulignant la nécessité d’accélérer l’intégration économique pour mieux faire face aux défis du continent.
Une vision partagée pour un avenir commun
L’intégration économique du Sahel a également été abordée sous l’angle de la solidarité régionale. Un besoin urgent et plus qu’imminent a été mis sur l’importance de l’unité africaine, tout en rappelant que les pays du Sahel doivent se soutenir mutuellement pour sortir de la situation d’enclavement qui les handicape économiquement.
Dans le même sillage, le Dr Mamadou Tangara, ministre gambien des Affaires étrangères, a évoqué le rôle crucial de la CEDEAO et la nécessité pour les pays membres de s'unir pour relever les défis économiques et sécuritaires communs.
Dans le but d’illustrer tous ces besoins et de créer une feuille de route, M.Albert Pahimi Padacké, ancien Premier ministre du Tchad, a précisé que le port de Douala au Cameroun est un levier stratégique, par conséquent, il faut améliorer les infrastructures pour rendre le commerce plus fluide.
Il a aussi mis l’accent sur les défis sécuritaires, estimant que la violence et l’insécurité sont des freins importants au développement des infrastructures.
Le rôle du Maroc : un modèle à suivre
Au-delà des débats sur l’intégration, la question de la gouvernance a été une constante dans les échanges. La vision royale du Maroc, portée par Mohammed VI, a été saluée par tous les intervenants en notant que le Maroc représente un exemple concret de transformation rapide grâce à une gouvernance efficace, soulignant l'importance des infrastructures dans le développement.
À noter que le 23 novembre 2024, lors d’un discours marquant l'anniversaire de la Marche Verte, le Roi Mohammed VI avait réaffirmé l’engagement du Maroc à renforcer la coopération avec les pays du Sahel.
Il avait proposé une initiative visant à connecter les pays sahéliens à l’Atlantique pour faciliter leur accès aux marchés mondiaux.
Selon nos confrères de La Quotidienne, cette initiative pourrait avoir un impact profond, en permettant aux pays enclavés d’accéder à des opportunités économiques durables, tout en soutenant l’exploitation des ressources locales pour le bénéfice de leurs populations.
La journée a permis de rappeler que l’avenir du Sahel repose sur la capacité des États à s’unir autour de projets d’intégration et de solidarité régionale.
Les débats ont mis en lumière l’importance de la coopération, de la gouvernance efficace et de l’engagement dans des projets d’infrastructures pour sortir les pays sahéliens de leur enclavement et les propulser vers un avenir prospère et connecté au reste du monde.
Les pays du Sahel, avec l'aide du Maroc et d'autres acteurs régionaux, peuvent ainsi espérer relever les défis économiques et sécuritaires qui se dressent devant eux.