Les électeurs ghanéens se rendent aux urnes ce samedi pour élire un nouveau président et renouveler le Parlement.
Cette élection intervient dans un contexte de crise économique sévère, marquée par le pire effondrement financier que le pays ait connu en une génération, ayant conduit au défaut de paiement de sa dette.
Le président sortant, Nana Akufo-Addo, quittera ses fonctions le mois prochain après avoir accompli les deux mandats autorisés par la Constitution. Leader du Nouveau Parti Patriotique (NPP), il laisse derrière lui une économie en difficulté mais aussi des signes récents de reprise.
Douze candidats briguent sa succession, mais la compétition est perçue comme un duel serré entre Mahamudu Bawumia, actuel vice-président et successeur désigné du NPP, et John Dramani Mahama, ancien président de 2012 à 2016 et candidat du Congrès National Démocratique (NDC).
Les sondages prévoient un possible retour au pouvoir de Mahama, tandis que Bawumia défend le bilan du gouvernement sortant. Les résultats présidentiels devraient être annoncés d'ici mardi, bien que des tendances claires émergent souvent rapidement.
John Dramani Mahama, 66 ans, a axé sa campagne sur les difficultés économiques actuelles, promettant de renégocier les termes du plan de sauvetage de 3 milliards de dollars signé avec le FMI en 2022 pour restructurer la dette du Ghana. Il a également promis de lutter contre la corruption et de restaurer l'intégrité et l'équité dans la gouvernance.
De son côté, Mahamudu Bawumia, 61 ans, ancien banquier, a mis en avant les premiers signes de reprise économique, notamment une croissance de 6,9% au deuxième trimestre 2024, la plus forte depuis cinq ans. Il s'est engagé à simplifier le système fiscal, à réduire de moitié le nombre de ministres, et à diminuer les dépenses publiques de 3% du PIB.
Avec environ 18,7 millions d'électeurs inscrits sur une population de 34 millions, ce scrutin représente un tournant pour l'avenir économique du Ghana. Alors que la monnaie nationale, le cedi, montre des signes de renforcement, les défis liés à une inflation élevée et à la viabilité de la dette restent préoccupants.