L’institut Pasteur de Dakar (IPD) célèbre 1 siècle d’existence du 09 au 13 décembre 2024 à travers une Semaine du Centenaire qui retrace son engagement, ses innovations et son dévouement au service de la santé publique et de la recherche biomédicale en Afrique.
« C'est avec une immense fierté que nous célébrons un siècle d'engagement, d'innovation et de dévouement au service de la santé publique et de la recherche biomédicale. Depuis un siècle, l’institution a été à l'avant-garde de la recherche biomédicale, de l'innovation et de la formation dans le domaine de la santé », a déclaré M. Amadou Alpha Sall, Directeur général de l’IPD.
Il assure qu’ils ont été témoins des avancées majeures qui ont transformé le paysage de la santé mondiale. « Aujourd'hui, nous célébrons non seulement notre histoire riche, mais surtout notre engagement continu envers l'avenir », ajoute-t-il.
Il faut noter que ce centenaire est accompagné d’un bilan positif de l’institut qui a son compte a enregistré plus de 80 ans d’expertise dans la production de vaccins contribuant à des solutions de santé publique innovantes et de qualité, avec plus de 70 documents de recherche publiés en 2023.
A cela s’ajoute plus de 40 pays africains qui ont bénéficié du soutien de l’IPD face à des épidémies majeures. Il est également crucial de mentionner les laboratoires de référence que l’institut détient à l’échelle nationale, régionale et mondiale, y compris pour l’Organisation Mondiale de la Santé.
La journée d’aujourd’hui a été marquée par un symposium scientifique autour duquel des scientifiques se sont regroupées pour discuter de l’avancée des recherches biomédicales et de leurs impacts sur la vie des populations.
La table ronde autour du thème « Accélérer les contres mesures : Approches innovantes pour lutter contre les menaces mondiales émergentes » en est la parfaite illustration avec le Dr Cheikh Tidiane Diagne, Responsable Diatropix, le Dr Marie Angélique Séne, Responsable du Vaccine Research Center à l’IPD et le Dr Yakhya Diéye, Responsable du Pôle de Recherche Microbiologie à l’IPD.
A cet égard, le Dr Cheikh Tidiane Diagne a présenté la plate-forme Diatropix, qui est destinée à la production de tests rapides de dépistage pour plusieurs pathologies telles que la Covid-19, la rougeole, la méningite, l’Ebola ou encore la fièvre jaune, en mettant l’accent sur l’amélioration de la détection et de la réponse à l’épidémie.
Le projet Diatropix, fruit d’une collaboration avec Mologic, une société de biotechnologie britannique, avait été lancé au mois de mars 2020. L’objectif étant de produire près de deux millions de kits de tests rapides par année.
Pour le cas de la rougeole, Dr Diagne a fait un état de l’Activité de déploiement pilote avec le ministère de la Santé dans le district clé de l'épidémie (Touba).
Selon lui, les prototypes ont démontré une forte demande de la part des professionnels de la santé, une bonne convivialité et une grande sensibilité.
« Notre présence à Touba et notre échantillonnage supplémentaire pendant seulement 2 semaines ont entraîné un grand pic du nombre de cas confirmés en 2023 », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, il a également mentionné d’autres maladies comme le VIH. Avec son équipe, ils prévoient de fabriquer des produits pour le VIH à un coût très bas et aussi de haute qualité pour le marché africain.
Dr Marie Angélique Séne pour sa part, a discuté des défis en matière de recherche et de développement de vaccins en Afrique, y compris le manque d'accès aux matériaux et aux ressources.
Elle a souligné l'objectif du Centre de recherche sur les vaccins d'accélérer la découverte scientifique et d'améliorer la disponibilité, la sécurité et l'efficacité des vaccins et l'importance d'optimiser les processus et de s'adapter au contexte local pour assurer la durabilité et l'impact.
Développement de vaccins, défis et innovation
Dans sa présentation, elle a mis en lumière le Centre de recherche sur les vaccins (VRC) de l'Institut international des vaccins (IVI) qui se concentre sur le développement de vaccins pour les maladies infectieuses émergentes, en tirant parti des innovations en matière d'IA et de biotraitement pour surmonter les limitations locales.
En effet, elle assure que le VRC utilise la conception informatique de vaccins et les données génomiques pour optimiser le développement de vaccins, en mettant l'accent sur les vaccins à ARNm (Acide ribonucléique messager).
Le développement de vaccins utilisant l'IA, l'ingénierie cellulaire et les plates-formes d'ARNm a été conçu pour augmenter la durabilité et la souveraineté.
Par conséquent, Dr Séne précise que l'entreprise développe des candidats vaccins en utilisant l'IA et les données démographiques locales pour réduire la dépendance à l'égard des partenaires externes et accroître la durabilité.
Dans la même foulée, Dr Yahya Diéye s’est focalisé sur la résistance aux antimicrobiens (RAM), qui, à l’en croire, tue 10 millions de personnes chaque année, avec un fardeau disproportionné en Afrique et en Asie du Sud.
Il a souligné ainsi la nécessité d'une collaboration pour aborder l'ARM, citant le renforcement des capacités et la formation comme domaines clés de leur programme de recherche.
A la lumière de ce qui précède, il est crucial de noter que ces scientifiques continuent de faire un travail sans relâche afin de renforcer l’autosuffisance en matière de vaccins et d’inspirer les générations futures à s’impliquer davantage dans des solutions de santé durable en Afrique.