Au Tchad, les élections législatives, provinciales et communales ont commencé, ce samedi 28 décembre, avec le vote des militaires, des nomades et de la diaspora. L'ensemble des Tchadiens sont, quant à eux, invités aux urnes, dimanche 29 décembre. Plus de 45 000 militaires à travers le pays étaient ainsi appelés à accomplir leur devoir citoyen, en parallèle de 200 000 nomades. RFI s'est rendue à Koundoul et à Mandelia, à quelques dizaines de kilomètres, au sud de Ndjamena.
Plus de 600 bureaux de vote dédiés aux militaires ont ouvert dès 6H00, heure locale. Dans le centre d'instruction militaire de Koundoul, à 25 km au sud de Ndjamena, ils sont 1 628 à être inscrits sur les listes électorales.
Le général de brigade, Ahamat Mahamat Abakar, commandant de l'École nationale des sous-officiers d'actifs de Koundoul, fait la tournée des quatre bureaux de vote de la caserne : « Ils ont beaucoup voté et donc, pour le moment, nous attendons la venue d'autres encore, ceux qui sont un peu à l'écart et qui viendront pour accomplir leur devoir civique. »
Le rapporteur général adjoint de l'Ange est présent. Il est là pour constater le bon déroulement des opérations de vote et s'assurer que la transparence exigée par l'article 84 du Code électoral est bien respectée.
Vote des nomades en transhumance
Trente kilomètres plus au sud, deux bureaux de vote sont installés dans des camps d'accueil des nomades en transhumance. Dans l'un d'entre eux, le vote est perturbé par des accusations de fraude.
« Le MPS [Le parti de l'ex-président tchadien Idriss Deby et aujourd'hui principal soutien de son fils et successeur Mahamat Idriss Deby], c'est un grand parti, le parti du président Mahamat Idriss Déby Itno. Quel tricheur ! Quel tricheur ! Quel tricheur ! Si nous voulions tricher, nous aussi, nous pouvions le faire. Nous sommes contre ça. Nous ne sommes pas d'accord ! », a déclaré Haroun Abdallah Adam, député du PDCT, le Parti pour le développement et la continuité.
Issa Doubragne, porte-parole du MPS, tient à répondre à ces accusations.
« Les élections sont un processus global. Nous connaissons des candidats qui sont dans la délation pour décrédibiliser le processus parce qu'ils ne peuvent pas rassembler les voix suffisantes pour se faire élire. Si preuve il y a, cela ne doit pas entacher les élections », explique-t-il.
Les médias privés boycottent la couverture du scrutin
Après des semaines de brouille avec le gouvernement, les médias privés du Tchad ont collectivement annoncé le boycott de la couverture du scrutin. En cause : le non-versement de subvention pour leur travail en période électorale et plus généralement un manque de moyens pour assurer le bon traitement de ces élections.
Nous voudrions que les autorités essayent de comprendre que c'est dans des conditions difficiles que la presse privée travaille...