Une manifestation de l'opposition prévue ce lundi a été interdite. Le général Doumbouya avait pourtant annoncé la reprise totale des activités politiques.
Dans son discours du 31 décembre 2024, le président de la transition guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, a annoncé qu'en 2025, il y aurait "la reprise totale des activités politiques en vue des élections".
Cette annonce est bien accueillie par le Parti de l'Unité et du Progrès (PUP), de l'ancien président, feu général Lansana Conté.
"La démocratie se nourrit des activités politiques. Le PUP salue cette initiative et assure de sa pleine collaboration pour que nous puissions avancer", estime Jean-Paul Sarr, membre du bureau politique national du parti.
L'opposition reste mobilisée
En revanche, l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principale formation politique du pays, qualifie cette annonce de non-événement.
"Des activités artistiques, culturelles et sportives sont organisées partout sur le territoire pour susciter la candidature du général Mamadi Doumbouya. Nous craignons que la reprise des activités s'inscrive dans cette logique. Mais nous, du côté des forces vives de Guinée, restons mobilisés pour que le retour à l'ordre constitutionnel soit effectif dans notre pays, sans la candidature du général Mamadi Doumbouya ni des autres membres des organes de la transition, comme ils s'y étaient engagés lors de la prise du pouvoir le 5 septembre 2021", dit Souleymane Souza Konaté, conseiller en communication de Cellou Dalein Diallo, président de l'UFDG.
La candidature du général Doumbouya
En plus de ces événements sportifs et culturels parrainés par des ministres et hauts responsables du régime militaire, cité par le conseiller en communication de Cellou Dalein Diallo, des affiches de soutien à Mamadi Doumbouya bordent les rues de la capitale, Conakry.
Le Bloc Libéral, parti présidé par l'opposant Faya Millimono, prévoit de saisir la justice "pour que ceux qui utilisent les ressources publiques pour faire campagne en faveur d'un candidat non déclaré rendent des compte".
"Les VA (véhicules administratifs) ont été utilisés pour cette campagne, les fonds publics ont été mobilisés. Nous avons sollicité nos avocats afin de préparer un dossier contre tous ceux qui, en violation de la charte de la transition faisant office de Constitution, mènent une campagne à l'intérieur du pays", explique Faya Millimono.
L'année 2025 s'annonce cruciale sur le plan électoral en Guinée. Des élections législatives, présidentielles et communales, ainsi qu'un référendum pour l'adoption d'une nouvelle Constitution, sont prévus, comme l'a annoncé dans son discours de nouvel an, le général Mamadi Doumbouya.
Manifestation interdite
Des acteurs de la société civile et des partis politiques envisagent de reprendre les manifestations de rue dès ce lundi 6 janvier. Manifestion interdite par les autorités.
Dans un communiqué publié dans la soirée de dimanche, le gouvernorat de Conakry indique que la manifestation projetée le lundi 6 Janvier 2025, est "non autorisée est formellement interdite", et assure que, "toutes les dispositions nécessaires sont prises pour garantir la libre circulation des personnes et de leurs biens dans le Grand Conakry".