Des partisans du principal opposant mozambicain ont investi le centre de la capitale pour saluer son retour, ce 9 octobre 2025. Liesse réprimée par des tirs de gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, de la part des forces de l'ordre. Revendiquant toujours sa victoire aux élections du 9 octobre, Venancio Mondlane s'est dit prêt à discuter avec le Frelimo - parti au pouvoir depuis 50 ans - après des mois de manifestations violentes, l'opposition contestant un scrutin « volé ».
À Maputo, capitale du Mozambique, des partisans de Venancio Mondlane ont affiché leur espoir et leur joie, ce 9 janvier 2025. Candidat indépendant à l'élection présidentielle, il mobilise depuis plus de deux mois maintenant la rue mozambicaine, pour contester les résultats des élections générales du 9 octobre 2024.
Venancio Mondlane avait fui le pays, après l'assassinat de deux de ses proches, en octobre. À sa descente de l'avion, l'opposant s'est adressé à la presse. Il a avancé trois motifs à son retour.
Il se dit disposé à participer à un dialogue politique
D'abord, il se dit disposé à participer à un dialogue politique : sans lui, affirme-t-il, aucune discussion ne serait vraiment sérieuse. Le président mozambicain, Filipe Nyusi, a justement convoqué ce jeudi matin tous les leaders des partis d'opposition pour évoquer la crise actuelle.
Ensuite, Venancio Mondlane a expliqué qu'il ne pouvait continuer à voir des Mozambicains se faire tuer en son nom, en étant lui-même absent.
Enfin, l'intéressé souhaite affronter la justice de son pays. Plusieurs procédures ont été lancées par le procureur général du Mozambique. Venancio Mondlane est accusé d'être responsable des pertes de vie et des destructions de biens durant les manifestations de ces deux derniers mois.
« Président du peuple mozambicain »
L'opposant a assuré que son retour était définitif. « Je veux rester au Mozambique et poursuivre la lutte dans notre pays », a-t-il déclaré à sa descente de l'avion.
Un retour qui intervient à une semaine de l'investiture du président élu, Daniel Chapo, candidat du Frelimo, le parti au pouvoir depuis l'indépendance.
Provocateur, ce matin, Venancio Mondlane a prêté serment, à l'aéroport, devant toutes les caméras, Bible à la main. Il se présente comme « le président du peuple mozambicain » et promet de continuer la lutte jusqu'à ce que la vérité des urnes soit reconnue.
Tirs de gaz lacrymogènes
Depuis la fin de la guerre civile au Mozambique, en 1992, jamais une élection n'a été autant contestée. La liesse de ce matin, a finalement été réprimée par des tirs de gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, de la part des forces de l'ordre. Plusieurs blessés par balles ont également été aperçus, dans les rues de la capitale.
D'après la société civile mozambicaine, la répression de la contestation post-électorale a déjà fait plus de 240 morts.
01:27 À Maputo, une foule impressionnante est venue saluer l'opposant Venancio Mondlane: «Ni la police, ni les forces étrangères, ne pourront interférer. Aujourd'hui, c'est notre jour !»