Ethiopie: Le pays inaugure son premier marché d'actions en plus de cinquante ans

Faits saillants Propositions pratiques pour le Sommet en vue d’un nouveau pacte de financement mondial

L'Éthiopie n'avait plus de bourse des valeurs depuis la chute de l'empereur Haïlé Sélassié Ieᣴ, en 1974 : le gouvernement d'Abiy Ahmed relance ce vendredi 10 janvier un marché d'actions à Addis-Abeba. Un nouveau pas vers la libéralisation de l'économie éthiopienne, pour tenter de lui redonner de l'oxygène et d'attirer les investisseurs.

La création d'un marché d'actions en Éthiopie éloigne un peu plus le pays des principes d'économie dirigée qui ont prévalu pendant 50 ans. « Ce n'est pas qu'une étape, cela marque la naissance d'une nouvelle Éthiopie », a même déclaré le directeur général de cette nouvelle bourse.

Depuis deux ans et la fin de la guerre au Tigré, qui a fait 600 000 morts, vidé les caisses de l'État et entraîné un défaut de l'Éthiopie sur sa dette en décembre 2023, le gouvernement d'Abiy Ahmed multiplie les gages d'ouverture de son économie pour attirer les financements.

En juillet dernier, l'Éthiopie a laissé flotter sa monnaie, le birr, en échange d'un prêt historiquement élevé du Fonds Monétaire International, puis ouvert aux investisseurs son secteur bancaire et laissé les étrangers rapatrier une partie de leurs profits.

Difficultés économiques

L'enjeu pour Addis-Abeba est de renflouer ses réserves de change et de transformer la croissance économique, toujours dynamique avec une augmentation de 6 % par an contre 8 % avant la guerre, en emplois pour les jeunes, dont plus d'un quart est au chômage. Pour l'instant, la dévaluation du birr a surtout créé de l'inflation pour les Éthiopiens, dont plus de 5 millions souffrent d'insécurité alimentaire.

L'introduction en bourse d'Ethio Telecom, dont le gouvernement a décidé de vendre 10 % du capital, sera un test pour la nouvelle bourse des valeurs éthiopienne. Les conflits larvés subsistant dans les régions d'oromia et d'amhara, les difficultés à restructurer la dette éthiopienne, pourraient cependant dissuader les investisseurs.

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