Le mandat du président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, tire à sa fin. A la tête de la Commission, depuis janvier 2017, Moussa Faki Mahamat, s'apprête à passer la main au terme de deux mandats consécutifs.
Le scrutin pour la désignation de son successeur devra se tenir courant mois de février 2025. En raison de la rotation en vigueur au sein de l'institution panafricaine, c'est désormais au tour de l'Afrique de l'Est de diriger la Commission jusqu'en 2029. Et, au final, ils sont quatre candidats à se lancer à la course pour briguer la présidence de l'institution. Parmi les candidats en lice, on retient celui du Kenyan, Raila Odinga, du Djiboutien, Mahamoud Ali Youssouf, du Mauricien, Anil Gayan et du Malgache, Richard Randjiamandjiaté.
Chacun des candidats a fait sa campagne à sa manière à travers les pays pour conquérir l'électorat afin d'obtenir le maximum de voix. Pour ce que l'on sait du profil de ces prétendants au poste de la présidence de la Commission de l'UA, à en croire certains observateurs, c'est que ce sont tous des hommes politiques connus dans le landerneau politique du continent et ayant occupé des postes de hautes responsabilités dans leur pays respectifs. Le Kenyan Raila Odinga a été Premier ministre et maintes fois candidats aux élections présidentielles kényanes.
Le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, âgé de 58 ans, a passé près de vingt ans à la tête de la diplomatie djiboutienne et a été à la manoeuvre dans plusieurs processus de médiation lors des négociations entre la Somalie et l'Ethiopie pour concilier les deux Etats à propos d'un accès à la mer. Quant à Anil Gayan, il a été ministre des Affaires étrangères mauricien, entre 1983 et 1986 puis entre 2000 et 2003 avant d'occuper d'autres fonctions ministérielles, comme celle de la santé et du tourisme. Enfin, le dernier en lice, Richard Randjiamandjiaté de Madagascar, a été ancien ministre des Affaires étrangères.
En attendant, on peut s'interroger sur les actions ayant marqué le mandat du président sortant à la tête de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat. L'une des actions la plus importante qui retient l'attention a été, sans conteste, le lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) en juin 2019 à Niamey au Niger, suivi de la nomination de son secrétaire général installé à Accra, depuis août 2020.
Selon de nombreux observateurs, on peut également retenir, entre autres, la réforme institutionnelle de l'organisation, le renforcement du leadership de la Commission, l'opérationnalisation des politiques en faveur des jeunes et des femmes, le ressourcement des partenariats stratégiques pour soutenir l'essor du continent, etc. Cependant, des défis majeurs restent à relever dans bien de domaines sur le continent.
On retient, en effet, que des dossiers comme les guerres au Soudan, en Libye, les violences à la frontière de la République démocratique du Congo et du Rwanda sont toujours pendants, nécessitant plus d'actions pour leur résolution définitive. En conséquence, c'est sur la résolution de ces questions que le futur président de la Commission devra mettre l'accent, mais aussi faire face au retrait annoncé de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO) du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Au-delà de tout, ce que les citoyens africains souhaitent est l'amélioration de leurs conditions de vie, la sécurité, la paix et une véritable intégration africaine pour soutenir le développement tant recherché.