Les berbères du monde entier célèbrent en ce moment le Nouvel An 2975. Au Maroc, ce mardi est même un jour férié. Le 14 janvier est devenu une fête nationale en 2024, sur décision du roi Mohammed VI. Cela fait partie des derniers acquis des berbères du pays, dans leur longue quête pour la reconnaissance de leur culture et de leur langue. Explications.
Un peu partout, dans les rues de Casablanca, au Maroc, des petits garçons ou des petites filles en tenue traditionnelle amazighe. Yennayer, le Nouvel An berbère, a été fêté comme il se doit dans les écoles le 13 janvier 2025, à la veille du jour férié. C'est une véritable avancée pour la militante amazighe Fatima Daniel : « Ce combat-là est complexe mais a porté ses fruits. C'est une chose très importante, la reconnaissance du Nouvel An amazigh. L'enseignement de la langue amazighe a intégré nos écoles publiques. On voit aussi l'alphabet amazigh dans l'espace public : les enseignes publicitaires, les panneaux de signalisation, et cetera. »
« Mettre fin à la folklorisation du patrimoine amazigh »
La Constitution de 2011 consacre le caractère officiel de la langue amazighe, mais le tamazight reste confronté à des défis. « On aimerait bien voir la généralisation de l'usage de la langue amazighe dans les administrations et les entreprises publiques, poursuit Fatima Daniel. On veut encore une augmentation du budget consacré à tamazight dans l'enseignement et dans la fonction publique, et cetera. Finalement, la mise en place des mesures visant à mettre fin à la folklorisation du patrimoine amazigh ».
Une loi entrée en vigueur en 2021 fixe un processus de 15 ans pour la mise en oeuvre du caractère officiel de la langue amazighe.