Madagascar: Fortes pluies à Antananarivo - La peur des catastrophes ressurgit

Les conditions météorologiques dans le sud de Madagascar deviennent de plus en plus imprévisibles en raison du changement climatique.

Antananarivo a bénéficié de sa première grosse pluie en cette saison pluvieuse. Ses habitants appréhendent les glissements de terrain, les inondations et les effondrements de maisons.

Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Alors que les paysans se délectent des fortes pluies qui s'abattaient à Antananarivo dans la nuit du lundi à mardi, les habitants des quartiers bas et en hauteur de la ville d'Antananarivo revivaient les cauchemars des inondations, des éboulements et des effondrements de maisons qui frappent ces zones à chaque précipitation. Il n'a pas fallu attendre des pluies successives pour que le premier incident se produise.

Les ruines d'une vieille maison à Andafiavaratra, que les sapeurs-pompiers ont déjà démolie il y a quelque temps, se sont effondrées dans la nuit du lundi au mardi. « Le dégât est mineur, car elle est inhabitée », rapporte un responsable auprès du fokontany Andafiavaratra hier. Un tel incident rappelle aux habitants de cette colline sacrée que les menaces d'éboulement y sont omniprésentes.

« Nous n'avons pas dormi pendant les fortes pluies. On craignait des glissements de terre qui pouvaient survenir à tout moment. En plus, il y a une grosse racine d'arbre qui menace de s'arracher et de s'effondrer sur notre maison », raconte Suzanne, une habitante du quartier de Tsimialonjafy. Elle a loué le Seigneur qu'aucun accident ne s'est produit près de chez elle pendant cette nuit, mais elle reste sur ses gardes.

Le Bureau national de la Gestion des risques et catastrophes (BNGRC) a implanté des drapeaux rouges sur cette colline au mois de décembre pour rappeler les risques de glissements de terrains, d'effondrements, à ces habitants et les encourager à quitter les lieux pendant les précipitations pour éviter des pertes en vie humaine.

Aucun ménage

Malgré cet avertissement et les fortes pluies, les habitants placés en alerte rouge n'ont pas bougé d'un iota, comme c'est le cas chaque année, et cela malgré les accidents mortels de 2018 et de 2019 ayant coûté la vie à une dizaine de personnes à Ambonin'Ampamarinana. « Cela fait 50 ans que nous vivons ici, ces murs de soutènement dangereux ne sont là que depuis peu. Ce n'est pas nous qui devons partir », lance un homme à Antsahatsiroa dont la maison se trouve près de deux murs de soutènement mal construits et qui risquent de s'effondrer à tout moment.

Les habitants des quartiers bas de la capitale appréhendent par ailleurs les inondations. Après les précipitations entre 50 à 90 mm qui sont tombées dans la capitale en 24 heures en ce début de semaine, le niveau de l'eau a commencé à monter dans plusieurs quartiers. Aucun ménage n'a rejoint un site d'hébergement pour le moment, l'eau n'a pas encore envahi les maisons. Si ces précipitations continuent deux ou trois jours, les bas quartiers pourraient se retrouver sous l'eau.

« Les eaux de pluie d'Anosipatrana et d'Ilanivato se déversent dans notre quartier qui est en forme de cuvette. Nous appelons les responsables à déboucher le siphon qui bloque l'évacuation d'eau pour prévenir les inondations », fait appel Jean Maxime Razafimahatratra, président du fokontany à Ampangabe, dans le quatrième arrondissement. Les habitants de ce quartier craignent surtout des effondrements de maisons et que leurs enfants se noient dans ces eaux.

« Nous ne pouvons pas les amener avec nous dans notre lieu de travail, alors que si nous les laissons là, personne ne peut les surveiller et s'ils tombent dans l'eau, ils peuvent en mourir », témoigne Henriette, une mère de famille à Ampangabe.

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