Aux Comores, les résultats provisoires des législatives ont été publiés, hier, mardi 14 janvier au soir, par la Commission électorale nationale indépendante avec un retard de plus de trois heures sur l'heure prévue. Une attente qui a conduit certains observateurs, notamment ceux de l'Union africaine, à quitter la salle avant la proclamation. Ces résultats, marqués par une large victoire du parti au pouvoir, suscitent des réactions contrastées.
Sur les 33 sièges à pourvoir, 28 ont été remportés dès le premier tour par la CRC, le parti au pouvoir. Trois opposants sont également déjà élus, tandis que deux circonscriptions, Itsandra Sud et Nyumakele 3, devront départager leurs candidats lors d'un deuxième tour prévu le 16 février, en même temps que les communales.
Mahamoud Fakridine, ministre en charge des élections, salue le choix du peuple et relativise les critiques de l'opposition : « Je crois que le peuple a tranché. Je ne dis pas que tout était parfait, mais je crois qu'il y a eu beaucoup d'exagérations dans certains faits. Malheureusement c'est aussi pour eux une manière de se défendre plutôt que de dire on n'a pas été à la hauteur ou on n'a pas été en mesure de battre les candidats du pouvoir, on préfère dire qu'il y a eu de la triche. C'est aussi un moyen de défense. »
Recours jusqu'à vendredi
L'Opposition unie des Comores continue d'affirmer que le processus est entaché d'irrégularités. Elle a décidé de se retirer du processus électoral. Me Fahmi Saïd Ibrahim El Maceli, ancien parlementaire et aujourd'hui candidat indépendant, s'est qualifié pour le second tour. Il dénonce lui aussi des dysfonctionnements, mais reste dans la course : « Je voudrais juste rappeler que je suis un candidat indépendant donc je n'ai pas été dans le cadre d'un parti politique. Il y a eu beaucoup d'irrégularités et ce, d'autant que les présidents et les secrétaires des bureaux de vote ont été choisis au sein du parti du pouvoir. Pour le scrutin à venir, nous demanderons une transparence et des garanties nécessaires afin que le scrutin se passe dans les meilleures conditions ».
La Commission électorale promet de sanctionner les membres des bureaux de vote qui ont enfreint les règles. Les candidats ont jusqu'au vendredi 17 janvier pour déposer leurs recours à la cour suprême.