La vice-présidente principale du Groupe de la Banque africaine de développement, Marie-Laure Akin-Olugbade, a rencontré, mardi 14 janvier 2025, Amy Pope, directrice générale de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Leurs échanges ont porté sur une collaboration plus étroite entre les deux institutions sur la migration et le développement en Afrique.

La réunion, qui s'est tenue au siège du Groupe de la Banque à Abidjan, a permis d'explorer la possibilité d'un partenariat formel entre les deux institutions en s'appuyant sur des collaborations antérieures réussies, notamment la production d'un rapport conjoint en 2023 sur la migration et le développement en Afrique.

La vice-présidente principale du Groupe de la Banque a loué la qualité des relations entre la Banque et l'agence des Nations unies. « Nous entretenons déjà une relation riche et productive avec l'OIM. Alors que nous discutons d'un potentiel accord formel, nous souhaitons adopter une approche plus ciblée et concrète, en utilisant pleinement nos forces combinées pour montrer qu'une migration bien gérée peut profiter à toutes les parties concernées », a-t-elle souligné.

« Notre objectif en collaborant plus étroitement avec la Banque africaine de développement est d'aller au-delà de la simple réponse aux migrations », a déclaré la directrice générale de l'OIM. « Nous voulons travailler ensemble pour garantir que les personnes puissent se déplacer en toute sécurité et dans la dignité, ce qui leur permettra de participer à leur propre solution de développement et au progrès de leur pays », a ajouté Mme Pope.

Cette possibilité de collaboration plus étroite intervient alors que les pays africains sont confrontés aux impacts croissants du changement climatique et à l'accroissement rapide de la population jeune, deux facteurs susceptibles de façonner les tendances migratoires. La migration à travers l'Atlantique, par exemple, a augmenté de 150 % au cours des dernières années, a indiqué Mme Lopez-Ekra. En combinant l'expertise de l'OIM en matière de migration avec la capacité du Groupe de la Banque à mobiliser des financements et des ressources, l'institution financière serait en mesure de relever ces défis interdépendants plus efficacement.

« Nous finançons de nombreux projets dans le domaine des infrastructures et de l'intégration régionale. La perspective que nous apporte l'OIM nous aide à créer des projets dont les résultats sont encore plus probants qu'ils ne le seraient sans cette collaboration », a déclaré Mme Akin-Olugbade.

Les discussions ont également porté sur la nécessité de prendre en compte le changement climatique comme facteur clé de la migration lors de la planification des projets. Les deux dirigeantes ont également évoqué les avantages et les inconvénients associés à la migration des travailleurs qualifiés en quête d'opportunités.

La vice-présidente principale de la Banque, et la directrice générale de l'OIM, se sont accordées sur le fait qu'une collaboration plus étroite devrait être axée sur le partage des connaissances et des données, la conduite de recherches conjointes sur les politiques et la conception de projets qui s'attaquent aux causes profondes de la migration, en particulier le changement climatique et les insuffisances en matière de création d'emplois.

Outre la vice-présidente principale, le Groupe de la Banque africaine de développement était représenté par Catherine Baumont-Keita, directrice du Bureau de la vice-présidente principale et chargée du Département des opérations de gestion, Gauthier Bourlard, directeur et conseiller spécial du président de la Banque, Oscar Pitti Rivera, conseiller principal aux opérations et d'autres membres du personnel.

La délégation de l'OIM comprenait Sylvia Lopez-Ekra, directrice régionale pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, David Preux, chef de mission pour la Côte d'Ivoire et Bawele Tchalim, chargé du bureau régional.

La réunion s'inscrivait dans le cadre d'une visite officielle de la directrice générale de l'OIM en Côte d'Ivoire, au cours de laquelle elle a eu des réunions avec des responsables gouvernementaux et des partenaires au développement.